La thioridazine est un antipsychotique de première génération (typique), autrefois largement utilisé pour traiter la schizophrénie. Aujourd'hui, sa prescription est moins fréquente en raison de ses effets secondaires importants, notamment du risque dose-dépendant d'allongement de l'intervalle QTc et de mort subite d'origine cardiaque. Elle agit en ciblant les récepteurs de la dopamine pour contrôler les symptômes psychotiques, mais son utilisation est aujourd'hui principalement réservée aux patients qui ne répondent pas ou ne tolèrent pas les autres antipsychotiques. Sa prescription est également limitée par des variations génétiques de l'enzyme CYP2D6, qui peuvent entraîner des concentrations élevées du médicament et des risques cardiaques accrus. La thioridazine est disponible sous forme de comprimés et a également été étudiée comme traitement potentiel de la tuberculose pharmacorésistante grâce à ses propriétés antimicrobiennes.

NOMS DE MARQUE:

La thioridazine, commercialisée sous des noms de marque tels que Mellaril ou Melleril, est un antipsychotique typique de la classe des phénothiazines. Elle était autrefois couramment prescrite pour la prise en charge de la schizophrénie et d'autres troubles psychotiques.

MÉCANISME D'ACTION:

La thioridazine agit en bloquant les récepteurs dopaminergiques postsynaptiques D1 et D2 de la voie mésolimbique du cerveau. Elle inhibe également l'activité alpha-adrénergique, réduit la sécrétion d'hormones par l'hypothalamus et l'hypophyse, et est considérée comme inhibant le système réticulaire activateur. De ce fait, elle influence des fonctions telles que le métabolisme basal, la régulation de la température corporelle, la vigilance, le tonus vasculaire et le réflexe de vomissement.

PHARMACOCINÉTIQUE

Absorption:

La thioridazine est efficacement absorbée après administration orale. Lipophile, elle se disperse largement dans les tissus de l'organisme. Comme d'autres médicaments de la classe des phénothiazines, elle subit un métabolisme hépatique important, entraînant la formation de nombreux métabolites.

Distribution:

Le médicament et ses métabolites actifs, notamment la mésoridazine, sont largement distribués dans l'organisme, y compris dans le système nerveux central, car ils peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique. Bien que la concentration plasmatique de la thioridazine soit généralement inférieure à celle de ses métabolites, elle s'accumule dans le cerveau à des niveaux beaucoup plus élevés.

Métabolisme:

La thioridazine est largement métabolisée par le foie, principalement par l'oxydation par le système enzymatique du cytochrome P450 (CYP450), en particulier le CYP2D6. Ce processus produit plusieurs métabolites, dont certains sont pharmacologiquement actifs et plus puissants que la molécule mère.

Excrétion:

La thioridazine est largement métabolisée par le foie, principalement par l'enzyme du cytochrome P450 2D6 (CYP2D6), avant que ses métabolites ne soient excrétés principalement par les selles. L'excrétion rénale joue un rôle significativement moindre dans son élimination.

PHARMACODYNAMIQUE

La thioridazine est un antipsychotique de première génération et un dérivé de la phénothiazine dont le mécanisme d'action complexe implique plusieurs systèmes de neurotransmetteurs du système nerveux central. Son activité repose principalement sur le blocage des récepteurs postsynaptiques, mais elle entraîne également divers effets secondaires dus à ses interactions avec d'autres récepteurs.

MODE D'ADMINISTRATION

La thioridazine est administrée par voie orale sous forme de comprimés, la posologie étant adaptée à chaque patient en fonction de son état et de sa réponse au traitement. Elle est généralement administrée en doses fractionnées tout au long de la journée et peut être prise avec ou sans nourriture. En raison de son potentiel d'effets secondaires cardiaques graves, tels qu'un allongement de l'intervalle QTc, son utilisation est limitée aux patients n'ayant pas répondu aux autres antipsychotiques. Une surveillance médicale étroite et un suivi régulier sont essentiels pendant le traitement.

POSOLOGIE ET ​​DOSAGE

La thioridazine est disponible sous forme de comprimés oraux, généralement à 10 mg, 25 mg, 50 mg, 100 mg et 200 mg. La posologie est individualisée en fonction de l'état du patient, de son âge et de sa réponse au traitement. Pour les adultes atteints de schizophrénie ou de troubles psychotiques, les doses initiales varient généralement de 50 mg à 100 mg trois fois par jour, avec des ajustements progressifs si nécessaire.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Les médicaments inhibant le CYP450 2D6 doivent être utilisés avec prudence lors de la prescription de thioridazine. Les médicaments susceptibles d'influencer les taux de thioridazine comprennent, entre autres, la fluoxétine, la paroxétine, la duloxétine, la fluvoxamine, le propranolol, le citalopram et le pindolol.

INTERACTIONS ALIMENTAIRES

La thioridazine présente d'importantes interactions alimentaires. Il est donc conseillé d'éviter l'alcool, car il peut augmenter la dépression du système nerveux central et entraîner des effets secondaires tels que des étourdissements et des chutes. La consommation de caféine doit être limitée, car elle peut augmenter la tension artérielle et altérer le métabolisme du médicament. Bien que ce ne soit pas un aliment, la prudence est de mise avec les suppléments de vitamine A, car la thioridazine peut augmenter les taux de vitamine A, entraînant une toxicité potentielle.

CONTRE-INDICATIONS

Les patients présentant un syndrome du QT long, un intervalle QT prolongé à plus de 450, ou prenant des médicaments concomitants connus pour allonger l'intervalle QT, doivent éviter la thioridazine. De plus, les personnes ayant des antécédents d'arythmie cardiaque ou de problèmes cardiaques liés à une hypertension ou une hypotension artérielle doivent être évitées.

EFFETS SECONDAIRES

• Somnolence

• Vision trouble

• Bouche sèche

• Nausées

• Vomissements

• Diarrhée

• Constipation

• Modifications de l'appétit

• Prise de poids

• Nez bouché

• Pâleur

• Fonçage de la peau ou des yeux

• Un gonflement peut survenir au niveau des bras, des mains, des pieds, des chevilles ou du bas des jambes.

• Expression faciale impassible

• Démarche traînante

• Mouvements anormaux, ralentis ou involontaires dans n'importe quelle partie du corps.

• Agitation

EFFETS SECONDAIRES GRAVES:

• Fièvre

• Raideur musculaire

• Confusion

• Transpiration

• Crampes cervicales

• Sensation de gorge serrée

• Difficultés à respirer ou à avaler

• Langue qui sort de la bouche

• Mouvements fins et rythmés de la langue

• Mouvements incontrôlables du visage, de la bouche ou de la mâchoire

• Perte de vision, surtout la nuit

• Vision tout brunâtre

• Jaunissement de la peau et des yeux

• Éruption cutanée

SURDOSAGE

  • Somnolence sévère ou coma

  • Confusion ou agitation

  • Convulsions

  • Dépression respiratoire

  • Rythme cardiaque irrégulier ou arythmies, notamment allongement de l’intervalle QTc et torsades de pointes

  • Hypotension (pression artérielle basse)

  • Sécheresse buccale, difficulté à uriner, vision trouble et constipation.

TOXICITÉ

La toxicité de la thioridazine se manifeste principalement par une rétinopathie pigmentaire sévère menaçant la vision, dont les symptômes incluent une vision floue, une cécité nocturne (nyctalopie) et une dyschromatopsie (altération de la vision des couleurs). Le risque de toxicité augmente avec les doses quotidiennes élevées, en particulier au-delà de 800 mg/jour, et peut se développer quelques semaines après le début du traitement.

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Thioridazine STD