L'énoxolone, également connue sous le nom d'acide 18β-glycyrrhétinique ou acide glycyrrhétinique, est un triterpénoïde pentacyclique extrait de la racine de réglisse (Glycyrrhiza glabra), une plante utilisée depuis plus de 2 000 ans dans différentes cultures pour ses propriétés apaisantes. Historiquement employé pour traiter les troubles digestifs et respiratoires, ce composé a finalement été isolé et étudié pour son potentiel thérapeutique. L'énoxolone présente des effets anti-inflammatoires, antioxydants et antimicrobiens. Elle est utilisée par voie topique pour les inflammations cutanées et buccales et fait l'objet de recherches pour des applications dans le traitement de l'arthrose, le soulagement de la douleur et le développement de dérivés comme la carbénoxolone pour le traitement de la gastrite et de l'ulcère gastroduodénal.

NOMS DE MARQUE

Parmi les noms de marque de l'énoxolone, on trouve Angileptol, Anzibel, Arthrodont, Dermanox, Perfluxi Cremagel, PO 12, PruClair. C'est également un ingrédient des patchs antidouleur Salonpas au Japon et il est vendu sous le nom de Vetic à Singapour.

MÉCANISME D'ACTION

L'énoxolone exerce ses effets en inhibant les voies inflammatoires et apoptotiques, en modulant la voie de signalisation ERK1/2 et en interférant avec le métabolisme des purines et de l'ATP. Elle réduit l'inflammation en diminuant les cytokines pro-inflammatoires telles que l'IL-17A et peut supprimer la production de toxines bactériennes comme TcdA et TcdB par Clostridioides difficile. De plus, l'énoxolone favorise l'autophagie en augmentant l'expression de LC3-II et de Beclin-1.

PHARMACOCINÉTIQUE

Absorption                              

Après administration orale, l'énoxolone est absorbée dans la circulation sanguine principalement après hydrolyse de la glycyrrhizine par les bactéries intestinales. Bien que la glycyrrhizine elle-même présente une faible biodisponibilité orale, le métabolite énoxolone résultant est rapidement absorbé par l'intestin.

Distribution

Après absorption, l'énoxolone se distribue largement dans l'organisme, s'accumulant notamment dans le foie et les reins. Elle est également capable de traverser la barrière hémato-encéphalique.

Métabolisme

L'énoxolone est métabolisée dans le foie pour former des conjugués, principalement l'acide 3β-monoglucuronyl-18β-glycyrrhétinique, qui facilite son élimination. Cet acide inhibe également les enzymes impliquées dans le métabolisme des prostaglandines, contribuant ainsi à ses effets anti-inflammatoires.

Excrétion

L'énoxolone est principalement éliminée par voie biliaire. Ses conjugués glucuronidés subissent un cycle entérohépatique, permettant leur réabsorption et prolongeant leur demi-vie. Seule une faible fraction (environ 1,1 à 2,5 %) est excrétée dans l'urine. 

PHARMACODYNAMIE

L'effet pharmacodynamique principal de l'énoxolone (acide 18β-glycyrrhétinique) est l'inhibition de l'enzyme 11β-hydroxystéroïde déshydrogénase de type 2 (11β-HSD2), ce qui explique ses propriétés anti-inflammatoires et son potentiel à induire un excès apparent de minéralocorticoïdes.

ADMINISTRATION

L'énoxolone peut être administrée par voie orale, topique ou sous forme de préparations magistrales, selon l'indication thérapeutique. Les formes orales sont absorbées après hydrolyse de la glycyrrhizine dans l'intestin, tandis que les formulations topiques sont appliquées directement sur la peau ou la muqueuse buccale pour un effet anti-inflammatoire local. La posologie et la fréquence d'administration doivent être conformes aux recommandations médicales afin d'assurer l'efficacité du traitement et de minimiser les effets indésirables potentiels.

POSOLOGIE ET ​​CONCENTRATION

La posologie de l'énoxolone varie selon la formulation, la voie d'administration et l'indication clinique. Les doses orales sont généralement calculées en fonction de la teneur en glycyrrhizine ou en énoxolone, tandis que les préparations topiques sont appliquées conformément aux instructions sur les zones affectées. La concentration varie selon les produits et le traitement doit suivre les recommandations médicales afin d'obtenir les effets thérapeutiques escomptés tout en minimisant le risque d'effets indésirables.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

L'énoxolone peut interagir avec les médicaments qui affectent l'équilibre électrolytique, tels que les diurétiques, les corticostéroïdes ou les antihypertenseurs, augmentant ainsi le risque d'hypokaliémie, d'hypertension ou de rétention d'eau. Elle peut également influencer le métabolisme des médicaments métabolisés par les enzymes hépatiques et potentialiser les effets des anticoagulants ou d'autres médicaments sensibles à l'activité minéralocorticoïde. Une surveillance et un ajustement posologique peuvent être nécessaires en cas d'utilisation concomitante avec ces agents.

INTERACTIONS ALIMENTAIRES

L'énoxolone (acide glycyrrhétinique), un composant présent dans la racine de réglisse, présente des interactions alimentaires importantes, principalement dues à la consommation de produits contenant de la réglisse. Le principal problème réside dans sa capacité à provoquer une rétention de sodium et d'eau ainsi qu'une perte de potassium, pouvant entraîner divers problèmes de santé. 

CONTRE-INDICATIONS

L’énoxolone est contre-indiquée chez les personnes souffrant d’hypertension, de troubles cardiovasculaires (notamment d’insuffisance cardiaque ou d’antécédents d’arythmie), d’insuffisance rénale ou d’hypokaliémie. Son utilisation pendant la grossesse et l’allaitement est déconseillée, sauf avis contraire d’un professionnel de santé.

EFFETS INDÉSIRABLES

  • Hypertension artérielle

  • Hypokaliémie (faible taux de potassium dans le sang), pouvant entraîner une faiblesse musculaire, des douleurs musculaires et, dans les cas graves, une paralysie musculaire.

  • Rétention hydrosodée (œdème, prise de poids).

  • Alcalose métabolique

  • Suppression du système rénine-angiotensine-aldostérone

  • Troubles cardiaques, notamment des arythmies et, dans les cas extrêmes, un arrêt cardiaque, souvent dus à une hypokaliémie sévère.

  • Déséquilibres hormonaux, l'énoxolone pouvant avoir des effets œstrogéniques et affecter le taux de testostérone.

SURDOSAGE

Un surdosage d'énoxolone (acide glycyrrhétinique, principe actif de la réglisse) provoque principalement un pseudohyperaldostéronisme, caractérisé par une hypertension artérielle, une hypokaliémie (faible taux de potassium dans le sang) et une rétention d'eau. Dans les cas graves, ces effets peuvent engager le pronostic vital. 

TOXICITÉ

La toxicité de l'énoxolone est principalement associée à son impact sur l'activité des minéralocorticoïdes, entraînant une rétention de sodium et d'eau, une déplétion en potassium et une élévation de la pression artérielle, une affection connue sous le nom de pseudohyperaldostéronisme.