La diosmine est un glycoside de flavonoïde principalement extrait des agrumes et d'autres plantes. Isolée pour la première fois en 1925, elle a été introduite comme option thérapeutique en 1969. Elle agit comme agent veinoactif (veinoprotecteur), principalement utilisé dans la prise en charge des affections vasculaires telles que les varices, les œdèmes, la sensation de jambes lourdes liée à l'insuffisance veineuse chronique (IVC), les hémorroïdes et le lymphœdème. Ses mécanismes d'action comprennent l'augmentation du tonus veineux par la prolongation de la vasoconstriction induite par la noradrénaline, la réduction de la perméabilité et de la fragilité capillaires, l'amélioration du drainage lymphatique et des effets anti-inflammatoires et antioxydants.
NOMS DE MARQUE
La diosmine est commercialisée sous de nombreuses marques à travers le monde, seule ou, plus fréquemment, en association avec l'hespéridine. Parmi les exemples les plus connus, citons Daflon (fraction flavonoïde micronisée et purifiée de diosmine + hespéridine) et diverses marques telles que Venex, MicrosminForte et Venusmin en Inde.
MÉCANISME D'ACTION
Bien que son mécanisme d'action exact ne soit pas entièrement élucidé, la diosmine exerce un effet veinotonique et vasoprotecteur en augmentant le tonus veineux, en réduisant la perméabilité capillaire et en améliorant le drainage lymphatique. Elle présente également des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, et semble prolonger l'effet de la noradrénaline sur la paroi veineuse, améliorant ainsi le retour veineux et réduisant la stase.
PHARMACOCINÉTIQUE :
Absorption
Après administration orale, la diosmine (ou son métabolite aglycone, la diosmétine) est absorbée par le tractus gastro-intestinal ; les formulations micronisées présentent une biodisponibilité améliorée.
Distribution
Chez l'homme, son volume de distribution est d'environ 60 L, et une accumulation préférentielle a été observée dans le tissu veineux.
Métabolisme
La diosmine est fortement métabolisée ; elle est convertie en diosmétine, puis en acides phénoliques et en glucuronides conjugués.
Excrétion
La majeure partie de la dose est excrétée dans les selles. L'excrétion urinaire est relativement faible (environ 14 % dans une étude) et la demi-vie d'élimination est d'environ 11 heures pour certaines formulations.
PHARMACODYNAMIE
La diosmine est un flavonoïde veino-actif qui favorise la santé circulatoire en améliorant le tonus et l'élasticité veineux, la microcirculation et la circulation lymphatique, et en réduisant la perméabilité capillaire. C'est pourquoi elle est fréquemment utilisée par les personnes souffrant d'insuffisance veineuse chronique et qu'elle améliore leur qualité de vie. Outre ces effets vasculaires, elle possède une activité antioxydante en neutralisant les radicaux libres et en diminuant les biomarqueurs du stress oxydatif, tels que les précurseurs d'isoprostanes. De plus, une étude clinique a montré qu'un traitement de trois mois à la diosmine (2 × 600 mg par jour) réduisait significativement les taux plasmatiques de marqueurs pro-inflammatoires et angiogéniques, notamment le TNF-α, le VEGF-A, le VEGF-C, l'IL-6 et le FGF-2, tout en diminuant l'œdème des jambes et le périmètre moyen des jambes. Les données suggèrent que la diosmine module les mécanismes inflammatoires et angiogéniques sous-jacents à l'insuffisance veineuse, contribuant ainsi au soulagement des symptômes et à l'amélioration de la physiologie des jambes.
ADMINISTRATION
La diosmine s'administre par voie orale sous forme de comprimés ou de gélules. Elle est disponible seule ou, plus fréquemment, sous forme de fraction flavonoïde micronisée et purifiée (FFMP) associée à l'hespéridine. Il est généralement recommandé de prendre la diosmine au cours des repas afin d'améliorer son absorption et de minimiser les troubles digestifs.
POSOLOGIE ET CONCENTRATION
La diosmine est le plus souvent disponible sous forme de fraction flavonoïde micronisée et purifiée (FFMP), qui contient généralement 90 % de diosmine et 10 % d'hespéridine. Les dosages courants des comprimés sont de 500 mg (équivalent à 450 mg de diosmine + 50 mg d'hespéridine) ou de 1 000 mg (équivalent à 900 mg de diosmine + 100 mg d'hespéridine). La posologie prescrite varie selon l'affection traitée.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
La diosmine présente plusieurs interactions médicamenteuses potentielles, principalement dues à ses effets sur la coagulation sanguine et les enzymes hépatiques (cytochrome P450) qui métabolisent de nombreux médicaments.
Principales interactions médicamenteuses de la diosmine
Anticoagulants et antiagrégants plaquettaires : La diosmine peut ralentir la coagulation sanguine et inhiber l'agrégation plaquettaire, augmentant ainsi le risque d'ecchymoses et de saignements lorsqu'elle est prise avec des médicaments qui ralentissent également la coagulation.
Exemples : Warfarine (Coumadin), héparine, aspirine, clopidogrel (Plavix), AINS (par exemple, ibuprofène, naproxène, diclofénac).
Note clinique : Un cas d'hémorragie intraventriculaire spontanée a été rapporté chez un patient prenant simultanément de la warfarine et de la diosmine au long cours.
Médicaments métabolisés par le foie (substrats du CYP450) : La diosmine peut inhiber certaines enzymes hépatiques, notamment le CYP3A4, le CYP2C9 et le CYP2E1, ce qui peut ralentir la dégradation de ces médicaments par l’organisme et potentiellement augmenter leurs effets et leurs effets indésirables.
Exemples :
Carbamazépine (Tegretol, un anticonvulsivant) : Augmentation des effets et des effets indésirables de la carbamazépine.
Diclofénac (Voltaren, un AINS) : Augmentation des effets et des effets indésirables du diclofénac.
INTERACTIONS ALIMENTAIRES
Aucune interaction médicamenteuse significative ou bien documentée avec les aliments n'a été rapportée pour la diosmine ; elle peut être prise avec ou sans nourriture.
CONTRE-INDICATIONS
La diosmine sous forme de gel ne doit pas être appliquée sur les muqueuses, la peau lésée ou les zones inflammatoires telles que la dermatite, l'eczéma ou l'urticaire. De plus, son utilisation chez l'enfant est déconseillée en raison de données insuffisantes sur son innocuité et son efficacité.
EFFETS INDÉSIRABLES
Inconfort abdominal et selles molles
Maux de tête et étourdissements
Éruptions cutanées et démangeaisons
Douleurs musculaires
Troubles du rythme cardiaque
Vertiges
SURDOSAGE
Un surdosage de diosmine est susceptible d'entraîner une intensification des effets indésirables courants, principalement des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales) et des maux de tête ou des vertiges.
En cas de surdosage :
Consultez immédiatement un médecin.
Arrêtez le traitement. La prise en charge consistera à traiter les symptômes cliniques (traitement symptomatique).
TOXICITÉ
La diosmine est considérée comme très peu toxique et est généralement bien tolérée par la plupart des personnes aux doses recommandées. La dose létale 50 (DL50) chez l'animal est élevée (supérieure à 3 g/kg chez le rat), ce qui indique une large marge de sécurité.