Le dimenhydrinate a été identifié pour la première fois en 1947 par des allergologues de l'hôpital Johns Hopkins qui, menant des recherches sur les traitements de l'urticaire, ont découvert de manière inattendue son efficacité dans la prévention du mal des transports. Des essais cliniques, notamment menés auprès des troupes américaines, ont confirmé ses bienfaits, et les résultats ont été rendus publics en 1949. Le médicament a été breveté en 1950 et commercialisé sous le nom de Dramamine. Aujourd'hui, le dimenhydrinate est disponible sans ordonnance comme antihistaminique utilisé pour prévenir et soulager les symptômes du mal des transports tels que les nausées, les vomissements et les vertiges. Il agit sur les centres de l'équilibre du cerveau et possède des effets dépresseurs et anticholinergiques notables sur le système nerveux central.

NOMS COMMERCIAUX

Le dimenhydrinate est commercialisé dans le monde entier sous différents noms commerciaux, Dramamine étant le plus courant et le plus connu. Autres noms commerciaux du dimenhydrinate :

  • Calm-X

  • Metabs

  • Dinate

  • Driminate

  • Dymenate

MÉCANISME D’ACTION

Le dimenhydrinate est un sel de théoclate qui se dissocie en diphénhydramine et en 8-chlorothéophylline. Bien que son mécanisme d’action exact ne soit pas entièrement élucidé, la diphénhydramine contribuerait à stabiliser l’équilibre en exerçant des effets antimuscariniques et en bloquant les récepteurs H1 de l’histamine. La 8-chlorothéophylline, quant à elle, contrecarrerait les effets sédatifs de la diphénhydramine en bloquant les récepteurs de l’adénosine, ce qui induirait une légère stimulation.

PHARMACOCINÉTIQUE :

Absorption               

Un comprimé pelliculé oral contenant 50 mg de dimenhydrinate atteint une concentration plasmatique maximale (Cmax) de 72,6 ng/mL environ 2,7 heures après son administration. À titre de comparaison, un suppositoire de 100 mg atteint une Cmax de 112,2 ng/mL environ 5,3 heures après l'administration.

Distribution

Après administration, le dimenhydrinate se distribue largement dans les tissus de l'organisme. Il est rapidement absorbé et peut traverser d'importantes barrières physiologiques telles que les barrières hémato-encéphalique et placentaire. De faibles quantités sont également détectées dans le lait maternel.

Métabolisme

Après absorption, le dimenhydrinate subit un métabolisme primaire dans le foie, où il se scinde en diphénhydramine et en 8-chlorothéophylline. La diphénhydramine est principalement responsable de l'activité pharmacologique du médicament.

Excrétion

Le dimenhydrinate est principalement éliminé dans l'urine, surtout sous forme de métabolites. Un très faible pourcentage du médicament est excrété inchangé.

PHARMACODYNAMIE

Le dimenhydrinate est un antihistaminique aux propriétés anticholinergiques qui agit principalement en bloquant les récepteurs H1 du système vestibulaire. En réduisant les signaux transmis au centre du vomissement dans le cerveau, ce médicament contribue à prévenir les nausées, les vomissements et les vertiges. La diphenhydramine est responsable de la majeure partie de ses effets thérapeutiques, tandis que la 8-chlorothéophylline contrecarre la sédation. Son mécanisme d'action exact n'est pas entièrement élucidé, mais il implique la stabilisation de l'équilibre. Cette association le rend efficace contre le mal des transports et les troubles vestibulaires associés.

ADMINISTRATION 

Le dimenhydrinate peut être administré par voie orale, intramusculaire (IM) ou intraveineuse (IV). Pour prévenir le mal des transports, la dose orale est généralement prise 30 à 60 minutes avant un voyage ou une exposition à des mouvements. Après administration orale, l'effet antiémétique se manifeste généralement en 15 à 30 minutes environ, et après injection intramusculaire, en 20 à 30 minutes environ. La posologie et la fréquence d'administration varient selon l'âge du patient et l'indication clinique ; il est donc impératif de suivre scrupuleusement les instructions du médecin prescripteur.

POSOLOGIE ET ​​DOSAGE

Chez les adultes et les adolescents de 12 ans et plus, la posologie usuelle de dimenhydrinate contre le mal des transports est de 50 à 100 mg par voie orale toutes les 4 à 6 heures, sans dépasser 400 mg en 24 heures. Chez les enfants de 6 à moins de 12 ans, la dose recommandée est de 25 à 50 mg toutes les 6 à 8 heures, sans dépasser environ 150 mg par jour. Chez les enfants de 2 à moins de 6 ans, la dose est de 12,5 à 25 mg toutes les 6 à 8 heures, sans dépasser 75 mg par jour. Ce médicament est également disponible sous différents dosages, notamment en comprimés de 50 mg et en solution buvable (par exemple, 12,5 mg pour 4 mL). Un ajustement posologique peut être nécessaire chez les personnes âgées ou celles souffrant d'insuffisance hépatique ou rénale.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Lorsqu'il est utilisé en association avec d'autres dépresseurs du système nerveux central (SNC), tels que l'alcool, les sédatifs et les hypnotiques, le dimenhydrinate peut potentialiser leurs effets. Par conséquent, leur utilisation concomitante requiert de la prudence afin d'éviter une sédation excessive. De plus, en raison de ses propriétés anticholinergiques, il peut renforcer les effets anticholinergiques d'autres médicaments (par exemple, les antidépresseurs tricycliques ou les antihistaminiques) et réduire l'efficacité des inhibiteurs de l'acétylcholinestérase. Enfin, s'il est utilisé avec des médicaments ototoxiques (tels que certains antibiotiques aminoglycosides), le dimenhydrinate peut masquer les premiers signes d'ototoxicité, retardant ainsi la détection de lésions auriculaires.

INTERACTIONS ALIMENTAIRES

Aucune interaction alimentaire spécifique n'est bien documentée avec le dimenhydrinate ; autrement dit, aucun aliment n'est connu, selon les sources de référence, pour modifier sensiblement son absorption ou son effet. Cependant, ce médicament pouvant provoquer somnolence et vertiges, il est conseillé d'éviter l'alcool et les repas copieux avant les activités nécessitant de la vigilance. Certaines informations sur le produit suggèrent d'éviter l'alcool, car il pourrait intensifier la somnolence.

CONTRE-INDICATIONS

Le dimenhydrinate ne doit pas être utilisé chez les personnes présentant une hypersensibilité connue au médicament ou à l'un de ses composants. Il est contre-indiqué chez les enfants de moins de 2 ans (pour de nombreuses formulations), sauf sous stricte surveillance médicale. Parmi les autres contre-indications ou précautions d'emploi, on peut citer le glaucome à angle fermé, l'obstruction du col vésical ou l'hypertrophie de la prostate (en raison des effets anticholinergiques), les affections respiratoires graves (par exemple, l'asthme, la BPCO), les troubles convulsifs et les situations où la somnolence ou les troubles de la coordination présenteraient un risque grave.

EFFETS INDÉSIRABLES

  • Somnolence ou sédation (les plus fréquents)

  • Vertiges ou instabilité

  • Sécheresse buccale et pharyngée

  • Vision trouble ou troubles visuels

  • Palpitations, tachycardie

SURDOSAGE

Un surdosage de dimenhydrinate, un antihistaminique utilisé contre le mal des transports, peut entraîner une intoxication anticholinergique. La gravité du surdosage est directement liée à la quantité ingérée ; les symptômes apparaissent d’abord au niveau du système nerveux central (SNC) et affectent rapidement les principaux organes. Les premiers signes incluent généralement une somnolence marquée, une sécheresse buccale, une vision trouble et des difficultés à uriner, témoignant des puissants effets anticholinergiques du médicament.

TOXICITÉ

Le dimenhydrinate présente un risque élevé de toxicité à fortes doses et un surdosage peut entraîner des complications graves, notamment des convulsions, des troubles du rythme cardiaque potentiellement mortels, un coma et le décès. Ce médicament n’est pas sans danger et doit être utilisé conformément à la prescription.