La bacitracine a été découverte en 1943 par la bactériologiste Balbina Johnson, qui a identifié, dans la plaie à la jambe d'une jeune fille, un microbe capable de tuer d'autres bactéries. L'antibiotique a été nommé d'après la patiente, Margaret Tracy. Johnson, en collaboration avec le chirurgien Frank Meleney, a développé le médicament, qui a ensuite été approuvé par la FDA en 1948 pour le traitement des infections cutanées. La bacitracine est un antibiotique topique couramment utilisé pour prévenir les infections des coupures, éraflures et brûlures mineures en éliminant les bactéries ou en inhibant leur croissance. Découverte en 1945 à partir du groupe Bacillus subtilis, elle est fréquemment disponible sans ordonnance, souvent en association avec d'autres antibiotiques tels que la néomycine et la polymyxine B. La bacitracine agit en perturbant la formation des parois cellulaires bactériennes, essentielle à leur survie.
MARQUES
Les marques les plus courantes de la bacitracine sont Neosporin, Polysporin, Triple Antibiotic et Baciguent. Ces produits associent souvent la bacitracine à d'autres antibiotiques afin d'élargir leur couverture antibactérienne.
Produits combinés contenant de la bacitracine :
Medi-Quik – une autre formule antibiotique triple
Mycitracin – une ancienne marque contenant de la bacitracine (souvent abandonnée ou à usage régional)
MÉCANISME D'ACTION
La bacitracine perturbe la synthèse de la paroi bactérienne en bloquant la déphosphorylation d'une molécule lipidique transporteuse responsable du transport des précurseurs du peptidoglycane à travers la membrane cellulaire. Elle se lie au groupe pyrophosphate de ce lipide transporteur, empêchant son recyclage. Cette interruption interrompt la construction de la paroi bactérienne, provoquant ainsi la lyse cellulaire.
PHARMACOCINÉTIQUE
Absorption
La bacitracine est faiblement absorbée par la peau intacte et le tractus gastro-intestinal, mais elle est efficacement absorbée par voie intramusculaire. Cependant, la bacitracine topique peut être absorbée par une peau lésée ou brûlée, et une absorption systémique peut également se produire après une administration intra-abdominale. Une fois absorbée, la bacitracine se distribue largement dans l'organisme, subit un métabolisme partiel et est principalement excrétée par les reins.
Distribution
Bien que la bacitracine se distribue largement dans l'organisme après injection intramusculaire (IM), les données précises sur son volume de distribution chez l'homme sont limitées. Ce manque d'informations est en grande partie dû à l'utilisation peu fréquente de la bacitracine systémique, qui présente un risque élevé de toxicité.
Métabolisme
La bacitracine est principalement métabolisée en peptides et acides aminés plus petits par hydrolyse, sa dégradation et son élimination variant selon la voie d'administration. En raison de sa structure polypeptidique, elle devrait être dégradée par les protéases de l'organisme.
Excrétion
Lorsqu'elle est administrée par voie intramusculaire, la bacitracine est principalement excrétée par les reins, environ 87 % de la dose étant éliminée dans les urines en 6 heures. En revanche, après administration orale, la bacitracine est faiblement absorbée et principalement excrétée dans les selles, car elle agit localement dans les intestins plutôt que par voie systémique.
PHARMACODYNAMIQUE
La pharmacodynamique de la bacitracine implique son rôle d'inhibiteur de la synthèse de la paroi cellulaire, ciblant principalement les bactéries à Gram positif. Elle agit en bloquant la déphosphorylation d'un transporteur lipidique responsable du transport des précurseurs du peptidoglycane à travers la membrane cellulaire bactérienne. Selon sa concentration, la bacitracine peut être bactériostatique ou bactéricide. En perturbant la formation de la paroi cellulaire, elle entraîne à terme la mort des cellules bactériennes.
ADMINISTRATION
La bacitracine est principalement utilisée en application topique sous forme de pommade pour les infections cutanées mineures et comme pommade ophtalmique pour les infections oculaires bactériennes. Elle est faiblement absorbée par la peau intacte, mais peut l'être par une peau lésée. L'utilisation systémique par injection intramusculaire est rare en raison des risques de toxicité rénale, la majeure partie du médicament étant excrétée dans les urines. L'administration orale est rare et agit localement dans l'intestin, car elle est faiblement absorbée et excrétée dans les selles. POSOLOGIE ET DOSAGE
Onguent topique :
L’onguent à la bacitracine est un médicament en vente libre couramment utilisé pour prévenir l’infection des coupures, éraflures et brûlures mineures. Sa concentration typique est de 500 unités par gramme (500 unités/g). Il est généralement appliqué sur la zone affectée.
Onguent ophtalmique :
Pour le traitement de certaines infections oculaires, une pommade ophtalmique stérile à la bacitracine est disponible. Cette forme contient généralement 500 unités/g. Une petite quantité de pommade est appliquée sur l’œil. Suivre les instructions d’un professionnel de santé concernant la fréquence et la durée d’application.
Injection intramusculaire (IM) :
Cette forme de bacitracine est utilisée pour traiter les infections systémiques graves causées par des bactéries sensibles. Son utilisation est moins courante aujourd’hui en raison du risque de lésions rénales et de la disponibilité d’autres traitements. Elle est généralement fournie en flacons pour reconstitution. La posologie est déterminée par un professionnel de santé en fonction de facteurs tels que l’âge et le poids du patient. La forme injectable est destinée à un usage intramusculaire uniquement.
INTERACTIONS ALIMENTAIRES
La bacitracine présente généralement peu ou pas d'interactions alimentaires significatives, car elle est principalement utilisée par voie topique ou est peu absorbée par voie orale. Comme elle agit localement sur la peau ou dans les intestins (par voie orale), l'alimentation n'affecte généralement pas son efficacité ni son absorption. Cependant, si la bacitracine est utilisée par voie systémique (ce qui est rare), il n'existe pas d'interactions alimentaires bien documentées, mais il est toujours préférable de suivre les conseils de votre professionnel de santé.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Les interactions médicamenteuses graves avec la bacitracine surviennent principalement avec sa forme intramusculaire, rarement utilisée aujourd'hui en raison du risque élevé de néphrotoxicité. En administration systémique, la bacitracine ne doit pas être associée à d'autres médicaments susceptibles d'endommager les reins. En revanche, les pommades topiques à la bacitracine ont une absorption systémique minimale et sont associées à très peu d'interactions médicamenteuses.
CONTRE-INDICATIONS
• Hypersensibilité ou allergie connue à la bacitracine ou à l'un des composants de la formulation. Son utilisation doit être évitée chez les patients ayant des antécédents de réactions allergiques afin de prévenir une hypersensibilité sévère ou une anaphylaxie.
• Utiliser avec prudence sur de larges zones de peau lésée ou sur des brûlures graves, car une absorption systémique accrue peut entraîner une toxicité.
• L'administration intramusculaire ou systémique est généralement contre-indiquée ou évitée en raison du risque de néphrotoxicité.
• L'utilisation chez les patients souffrant d'insuffisance rénale doit être prudente si une administration systémique est envisagée, en raison du risque d'accumulation et de toxicité.
La bacitracine topique est généralement sans danger lorsqu'elle est utilisée conformément aux instructions, mais ne doit pas être appliquée sur des plaies perforantes profondes, des brûlures graves ou de grandes plaies ouvertes sans surveillance médicale.
EFFETS SECONDAIRES
• Irritation cutanée.
• Dermatite allergique de contact.
• Démangeaisons et urticaire.
• Gonflement du visage, des lèvres, de la langue ou de la gorge.
• Difficultés à respirer ou à avaler.
• Étourdissements ou évanouissements.
• Oppression thoracique.
• Lésion rénale aiguë.
• Dyscrasies sanguines.
• Problèmes gastro-intestinaux.
SURDOSAGE
Douleurs à l'estomac.
Vomissements.
Rougeur, douleur et démangeaisons oculaires (par contact avec les yeux).
Réaction allergique :
Rougeur et démangeaisons cutanées.
Dans les cas graves, difficulté à avaler ou à respirer.
Étourdissements ou évanouissements.
Douleurs articulaires.
TOXICITÉ
La toxicité de la bacitracine topique est rare, mais peut néanmoins provoquer des réactions graves dans certains cas. En revanche, l'utilisation systémique, notamment par injection intramusculaire, est associée à une toxicité importante, notamment une néphrotoxicité et une insuffisance rénale. Les symptômes de toxicité topique peuvent inclure des éruptions cutanées ou des réactions allergiques, tandis que l'ingestion de grandes quantités peut provoquer des maux d'estomac. Une toxicité systémique sévère peut entraîner des complications plus graves, telles qu'une aplasie médullaire et une insuffisance rénale.