L'atropine est un composé anticholinergique naturel dérivé de la belladone (Atropa belladonna) et d'autres plantes de la famille des solanacées. Elle agit en bloquant le neurotransmetteur acétylcholine au niveau des récepteurs muscariniques, agissant ainsi comme un agent parasympatholytique qui inhibe les fonctions de repos et de digestion du système nerveux parasympathique. Isolée pour la première fois en 1831, l'atropine était autrefois utilisée en cosmétique par les femmes pour dilater leurs pupilles, d'où le nom de la belladone, qui signifie « belle dame ». Aujourd'hui, l'atropine reste un médicament essentiel aux multiples utilisations, notamment en soins d'urgence, en ophtalmologie et en anesthésie.
MARQUES
AtroPen : AtroPen est un auto-injecteur conçu pour le traitement des intoxications causées par certains insecticides et agents neurotoxiques.
Atropisol : Collyre en solution à usage ophtalmique.
Isopto Atropine : Disponible sous forme de collyre ou de pommade pour les yeux.
MÉCANISME D’ACTION
L’atropine agit en se liant aux récepteurs muscariniques de l’acétylcholine et en les bloquant, inhibant ainsi de manière compétitive les effets de l’acétylcholine et des composés apparentés. Elle agit comme un antagoniste réversible et non sélectif des cinq sous-types de récepteurs muscariniques (M1 à M5). Ce faisant, l’atropine neutralise l’action de l’acétylcholine sur les tissus influencés par les nerfs cholinergiques postganglionnaires, notamment les muscles lisses, le tissu cardiaque, les glandes exocrines et le système nerveux central. Elle affecte également les muscles lisses moins innervés, qui répondent néanmoins à l’acétylcholine naturelle. Les effets de l’atropine peuvent être inversés en augmentant les concentrations d’acétylcholine au niveau des récepteurs, par exemple grâce à l’utilisation d’anticholinestérasiques qui préviennent la dégradation de l’acétylcholine.
PHARMACOCINÉTIQUE :
Absorption
L’atropine est efficacement absorbée par diverses voies, notamment orale, intramusculaire et intraveineuse. Cependant, la vitesse et l’ampleur de l’absorption peuvent varier considérablement selon la voie utilisée.
Distribution
Après administration, l’atropine se distribue rapidement et largement dans l’organisme, atteignant les tissus et les fluides tels que le système nerveux central (SNC), les yeux et le placenta. Cette large distribution est attribuée à sa nature lipophile (liposoluble).
Métabolisme
L’atropine est principalement métabolisée dans le foie par hydrolyse enzymatique, produisant des métabolites majeurs tels que la noratropine, le N-oxyde d’atropine, la tropine et l’acide tropique. Son métabolisme peut être inhibé par les pesticides organophosphorés. Environ 13 % à 50 % du médicament est excrété sous forme inchangée dans les urines.
Excrétion
L’atropine est éliminée de l’organisme principalement par excrétion rénale. Après métabolisme hépatique, le médicament inchangé et ses métabolites sont excrétés dans les urines. Environ 13 % à 50 % de l'atropine est excrétée sous forme inchangée, le reste étant éliminé sous forme de divers métabolites. Le taux d'excrétion peut être influencé par des facteurs tels que le pH urinaire, une urine acide favorisant une élimination plus rapide.
PHARMACODYNAMIQUE
L'atropine est un agent antimuscarinique qui bloque les effets de l'acétylcholine. À faible dose, elle peut ralentir la fréquence cardiaque, tandis qu'à dose plus élevée, elle peut provoquer une tachycardie en inhibant le contrôle vagal. Comparée à la scopolamine, l'atropine a des effets plus puissants et plus durables sur le cœur, les intestins et les muscles bronchiques, mais des effets plus faibles sur les yeux et certaines glandes. Elle augmente la fréquence et l'amplitude respiratoires, probablement grâce à la bronchodilatation. L'atropine peut prévenir ou inverser la bradycardie, l'asystolie et certains types de blocs cardiaques d'origine vagale, en particulier lorsqu'ils sont déclenchés par des médicaments comme les esters de choline ou les anticholinestérasiques. Bien qu'elle neutralise la vasodilatation périphérique causée par les agents cholinergiques, l'atropine seule a des effets minimes et variables sur les vaisseaux sanguins et la tension artérielle.
ADMINISTRATION
Le mode d'administration de l'atropine peut varier considérablement selon l'affection traitée. Elle peut être administrée par plusieurs voies, notamment intraveineuse (IV), intramusculaire (IM), intraosseuse (IO) ou sous forme de collyre ophtalmique. Les voies d'administration suivantes sont décrites en fonction des utilisations thérapeutiques spécifiques.
DOSAGE ET DOSAGE
L'atropine est disponible sous différentes formes : injectable, ophtalmique, orale et nasale, avec des dosages et des dosages variables selon la voie d'administration, l'affection et l'âge du patient. L'atropine injectable est utilisée en cas d'urgence, comme la bradycardie et l'intoxication aux organophosphorés, avec des dosages de 0,1 mg/ml à 1 mg/ml et des auto-injecteurs (par exemple, 2 mg/0,7 ml). L'atropine ophtalmique, généralement en solution ou en pommade à 1 %, est utilisée pour les examens de la vue et les affections comme l'uvéite. L'atropine orale, souvent associée au diphénoxylate (par exemple, Lomotil), traite la diarrhée, à raison de 0,025 mg d'atropine par comprimé. Des formulations nasales ont été étudiées pour la rhinorrhée sévère, avec des concentrations de 0,050 % et 0,075 %. La posologie est toujours déterminée par un professionnel de santé.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
L'atropine peut interagir avec plusieurs médicaments, ce qui peut potentiellement amplifier les effets secondaires ou réduire l'efficacité thérapeutique. Prise avec d'autres médicaments anticholinergiques tels que les antihistaminiques, les antidépresseurs tricycliques ou certains antipsychotiques, l'atropine peut intensifier ses effets anticholinergiques, tels que la sécheresse buccale, la vision trouble, la constipation et la rétention urinaire. Elle peut également neutraliser les effets des inhibiteurs de la cholinestérase utilisés dans la maladie d'Alzheimer, réduisant ainsi leur efficacité. L'association de l'atropine avec des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) ou des analgésiques narcotiques peut augmenter le risque de troubles du système nerveux central ou de complications gastro-intestinales, comme l'iléus paralytique.
INTERACTIONS ALIMENTAIRES
L'atropine a peu d'interactions directes avec les aliments, mais certains facteurs alimentaires peuvent influencer son absorption et ses effets secondaires. Bien que les repas riches en graisses puissent légèrement retarder l'absorption de l'atropine orale, cet effet n'est généralement pas cliniquement significatif. L'alcool doit être évité pendant le traitement par atropine, car il peut amplifier les effets secondaires tels que les étourdissements, la somnolence et la vision trouble en raison de son impact sur le système nerveux central. De plus, les aliments et boissons qui contribuent à la sécheresse buccale, comme la caféine ou les aliments épicés, peuvent aggraver la sécheresse et l'inconfort induits par l'atropine.
CONTRE-INDICATIONS
L'atropine est contre-indiquée dans les affections susceptibles d'être aggravées par ses effets anticholinergiques, notamment le glaucome à angle fermé, les troubles gastro-intestinaux obstructifs et la tachycardie. En tant que médicament anticholinergique, l'atropine agit en bloquant l'action de l'acétylcholine, un neurotransmetteur responsable de la régulation de diverses fonctions corporelles involontaires.
EFFETS SECONDAIRES
• Dilatation des pupilles ou hypertrophie
• Cécité
• Vision trouble
• Douleur, gêne ou oppression thoracique
• Toux
• Baisse de la vision
• Diminution du volume urinaire
• Diminution de la fréquence des mictions
• Difficultés à uriner
• Difficultés à avaler
• Vertiges
• Douleur oculaire
SURDOSAGE
Un surdosage d'atropine peut provoquer des symptômes anticholinergiques graves tels qu'une accélération du rythme cardiaque, une sécheresse buccale extrême, des rougeurs cutanées, une vision trouble, une confusion, des hallucinations et des difficultés à uriner. Dans les cas graves, il peut entraîner des convulsions, une insuffisance respiratoire ou un coma. En cas de suspicion de surdosage d'atropine, une consultation médicale immédiate est requise. Le traitement est principalement symptomatique, incluant l'utilisation éventuelle de physostigmine comme antidote sous surveillance médicale.
TOXICITÉ
La toxicité de l'atropine, également appelée toxidrome anticholinergique, survient lorsqu'un surdosage bloque excessivement l'action de l'acétylcholine au niveau des récepteurs muscariniques de l'organisme. Cette perturbation provoque des symptômes graves pouvant affecter le système nerveux central, le système cardiovasculaire, les yeux et la peau. Chez l'enfant, même de faibles doses (environ 10 mg ou moins) peuvent être potentiellement mortelles.