Le pantoprazole est un médicament qui réduit l'acidité gastrique en inhibant la pompe à protons. Il est utilisé pour traiter des affections telles que le RGO, les ulcères gastroduodénaux et le syndrome de Zollinger-Ellison. Le pantoprazole a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) américaine en 2000 pour le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) et des affections apparentées. Depuis, il a été approuvé pour diverses utilisations, notamment pour le traitement des ulcères gastroduodénaux et du syndrome de Zollinger-Ellison. Il est largement prescrit et disponible dans de nombreux pays.
MÉCANISME D'ACTION
Le pantoprazole est un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) qui agit en inhibant de manière irréversible l'enzyme H⁺/K⁺-ATPase (pompe à protons) dans les cellules pariétales gastriques, bloquant ainsi la dernière étape de la sécrétion d'acide gastrique. Cela entraîne une réduction durable de la production d'acide gastrique, contribuant ainsi au traitement d'affections telles que le RGO, les ulcères gastroduodénaux et le syndrome de Zollinger-Ellison, en favorisant la cicatrisation et en soulageant les symptômes liés à l'acidité.
PHARMACOCINÉTIQUE
Absorption :
Bien absorbé après administration orale.
Le pic de concentration plasmatique (Tmax) est atteint en 2 à 3 heures.
La biodisponibilité est d'environ 77 % (non significativement affectée par l'alimentation).
Distribution :
Liaison aux protéines plasmatiques : 98 % (principalement à l'albumine).
Volume de distribution (Vd) : 11-23,6 L.
Métabolisme :
Largement métabolisé dans le foie par le CYP2C19 (voie principale) et le CYP3A4 (voie secondaire).
Métabolite principal : le déméthylpantoprazole, qui est inactif.
Excrétion :
Urine (71 %) sous forme de métabolites
Fèces (18 %) par la bile
Demi-vie (t½) : 1 à 1,5 heure (plus longue en cas d’insuffisance hépatique)
POSOLOGIE ET ADMINISTRATION
Reflux gastro-œsophagien (RGO)
RGO léger à modéré (traitement à court terme) :
Par voie orale : 40 mg une fois par jour pendant 4 à 8 semaines.
Œsophagite érosive (phase de cicatrisation) :
Par voie orale : 40 mg une fois par jour pendant 8 semaines (peut être prolongé si nécessaire).
Traitement d’entretien (pour prévenir les rechutes) :
Par voie orale : 40 mg une fois par jour.
Ulcère gastroduodénal (UGD)
Ulcères gastriques ou duodénaux :
Par voie orale : 40 mg une fois par jour pendant 4 à 8 semaines.
Éradication de H. pylori (dans le cadre d'une trithérapie) :
Voie orale : 40 mg deux fois par jour pendant 7 à 14 jours, avec clarithromycine et amoxicilline (ou métronidazole).
Syndrome de Zollinger-Ellison (Hypersécrétions)
Dose initiale : 40 à 80 mg deux fois par jour (à ajuster selon les besoins).
Cas graves : Jusqu'à 240 mg/jour, répartis en deux prises.
Administration IV (pour les patients ne pouvant pas prendre de médicaments par voie orale)
Dose IV : 40 mg une fois par jour (sur 15 minutes).
Hypersécrétion acide sévère (par exemple, syndrome de Zollinger-Ellison) : Des doses plus élevées peuvent être nécessaires, administrées toutes les 8 à 12 heures.
Administration
Voie orale : Prendre avant les repas (de préférence le matin).
Ne pas écraser ni croquer les comprimés gastro-résistants.
IV : Administrer par injection lente sur 15 minutes.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Absorption réduite : Kétoconazole, Itraconazole, Atazanavir, Sels de fer.
Inhibition du CYP2C19 : Augmentation des concentrations de diazépam, de phénytoïne et de warfarine.
Clopidogrel : Peut réduire l’effet antiplaquettaire.
Méthotrexate : Augmente le risque de toxicité.
Tacrolimus/Mycophénolate : Augmente les concentrations de tacrolimus et diminue l’absorption du mycophénolate.
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité → Allergie au pantoprazole, à d’autres IPP ou à leurs excipients.
Maladie hépatique sévère → Utiliser avec prudence en cas d’insuffisance hépatique.
Utilisation concomitante avec la rilpivirine → Réduit l’efficacité du médicament anti-VIH.
Masquage du cancer gastrique → Une utilisation prolongée peut retarder le diagnostic.
Fractures liées à l’ostéoporose → Prudence chez les patients à haut risque. Risque d'hypomagnésémie → Surveiller en cas d'utilisation prolongée.
EFFETS SECONDAIRES
Effets secondaires fréquents
Maux de tête
Nausées, vomissements
Diarrhée, constipation
Douleurs abdominales, ballonnements
Vertiges
Effets secondaires graves
Risques liés à l'utilisation à long terme : Carence en vitamine B12, fractures liées à l'ostéoporose, hypomagnésémie (spasmes musculaires, rythme cardiaque irrégulier)
Problèmes rénaux : Néphrite interstitielle (rare mais grave)
Polypes gastriques : bénins, mais pouvant augmenter en cas d'utilisation prolongée
Infection à Clostridium difficile : Risque de diarrhée sévère
TOXICITÉ
Symptômes de surdosage
Confusion, vertiges
Vision trouble
Nausées, vomissements
Augmentation du rythme cardiaque (tachycardie)
Transpiration
Somnolence
Effets toxiques graves (rares, doses élevées)
Déséquilibres électrolytiques (hypomagnésémie, hypocalcémie)
Lésions rénales (interstitielle aiguë) Néphrite)
Dysfonctionnement hépatique (élévation des enzymes hépatiques)
Alcalose métabolique sévère (rare)
Prise en charge
Soins de soutien (prise en charge des symptômes)
Charbon actif en cas d'ingestion récente
Surveillance des électrolytes et de la fonction rénale
Pas d'antidote spécifique ; la dialyse n'est pas efficace