L'hexacétonide de triamcinolone est un corticostéroïde de synthèse appartenant à la classe des glucocorticoïdes, principalement utilisé pour ses puissants effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Il a été développé au milieu du XXe siècle dans le cadre des efforts visant à créer des dérivés de corticostéroïdes à durée d'action prolongée et aux effets secondaires systémiques réduits par rapport aux stéroïdes plus anciens comme l'hydrocortisone et la prednisone. L'hexacétonide de triamcinolone est particulièrement reconnu pour son effet prolongé lorsqu'il est administré par voie intra-articulaire ou intramusculaire, ce qui le rend efficace dans le traitement des affections inflammatoires chroniques telles que l'arthrite, la tendinite et d'autres troubles musculo-squelettiques chez l'homme et l'animal. La modification chimique de la triamcinolone en un ester hexacétonide augmente sa liposolubilité, prolongeant ainsi son activité locale et réduisant son absorption systémique, ce qui a contribué à son utilisation en pratique clinique dans les années 1960 et 1970.

NOMS DE MARQUE

Aristospan : Il s’agit d’un nom de marque fréquemment cité, notamment pour la suspension injectable utilisée dans le traitement de l’inflammation articulaire, de l’arthrite et de certaines affections cutanées.

Hexatrione est un nom de marque d’une suspension injectable d’hexacétonide de triamcinolone fabriquée par Ethypharm Laboratories. La FDA indique également qu’elle a été utilisée aux États-Unis comme alternative lors d’une pénurie d’Aristospan, un autre produit à base d’hexacétonide de triamcinolone.

Trispan : Il s’agit du DIN (dénomination commune internationale) de l’hexacétonide de triamcinolone au Canada, selon le Registre des médicaments et des produits de santé.

MÉCANISME D’ACTION

L’hexacétonide de triamcinolone est un glucocorticoïde puissant qui exerce ses effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs en modulant l’expression des gènes. Il se lie aux récepteurs des glucocorticoïdes cytoplasmiques, formant un complexe qui migre vers le noyau pour réguler la transcription des gènes cibles. Il en résulte une augmentation de l'expression de protéines anti-inflammatoires, telles que la lipocortine-1, qui inhibe la phospholipase A2 et réduit la production de prostaglandines et de leucotriènes, ainsi qu'une suppression des gènes pro-inflammatoires, abaissant les taux de cytokines, de chimiokines et de molécules d'adhésion. Ce médicament exerce également des effets immunosuppresseurs, diminuant la prolifération des lymphocytes et inhibant l'activation des cellules immunitaires. L'ester hexacétonide prolonge la rétention tissulaire, permettant une action anti-inflammatoire locale soutenue avec une absorption systémique minimale, ce qui le rend très efficace dans le traitement des inflammations articulaires et musculo-squelettiques chroniques.

PHARMACOCINÉTIQUE

Absorption

L'hexacétonide de triamcinolone est lentement absorbé au niveau des sites d'injection en raison de sa faible solubilité dans l'eau et de son ester hexacétonide, permettant une action locale prolongée avec une exposition systémique minimale. Les concentrations plasmatiques maximales sont faibles, réduisant ainsi les effets secondaires systémiques.

Distribution

L'hexacétonide de triamcinolone présente un volume de distribution modéré, se concentrant principalement dans les tissus inflammés et le liquide synovial, avec une rétention locale prolongée due à son ester hexacétonide lipophile.

Métabolisme

L'hexacétonide de triamcinolone est métabolisé dans le foie par le système enzymatique CYP3A4, générant des métabolites actifs, notamment l'acétonide de triamcinolone et l'acétonide de 6β-hydroxy-triamcinolone. Après injection intra-articulaire, il est absorbé lentement et principalement éliminé par voie rénale et fécale.

Élimination

L'hexacétonide de triamcinolone est principalement éliminé par voie hépatique et rénale. Comme les autres corticostéroïdes systémiques, il est initialement métabolisé dans le foie avant d'être excrété de l'organisme.

PHARMACODYNAMIE

L'hexacétonide de triamcinolone est un glucocorticoïde à longue durée d'action qui diminue l'inflammation et supprime les réponses immunitaires en modulant l'expression génique. Son ester hexacétonide permet une action locale prolongée, réduisant efficacement la douleur, l'œdème et l'inflammation tissulaire avec des effets systémiques minimes.

ADMINISTRATION

L'hexacétonide de triamcinolone est un corticostéroïde de synthèse principalement administré par injection en raison de ses puissants effets anti-inflammatoires de longue durée. Il n'est pas destiné à une administration intraveineuse. La voie d'administration dépend de l'affection traitée, mais elle consiste généralement en une injection intra- ou péri-articulaire, ou directement dans une lésion cutanée.

POSOLOGIE ET ​​CONCENTRATION

L’hexacétonide de triamcinolone est disponible sous forme injectable, généralement en flacons de 10 mg/mL ou 20 mg/mL pour administration intra-articulaire ou dans les tissus mous. La posologie varie selon l’espèce, l’âge, le poids corporel et l’affection traitée.

Humains (voie intra-articulaire) : 10 à 40 mg par articulation, selon sa taille et la gravité de l’inflammation, généralement toutes les 4 à 6 semaines.

Animaux (usage vétérinaire) : La dose est spécifique à l’espèce ; par exemple, 0,5 à 2 mg/kg de poids corporel est une dose courante pour les injections intra-articulaires ou dans les tissus mous.

INTERACTIONS AVEC LES ALIMENTS

L’hexacétonide de triamcinolone étant principalement administré par injection, ses interactions directes avec les aliments sont minimes. Cependant, les effets systémiques des corticostéroïdes peuvent être influencés par l'alimentation : un apport élevé en sodium peut aggraver la rétention d'eau, un régime pauvre en potassium peut augmenter le risque d'hypokaliémie, et l'alcool ou les aliments ayant un impact sur le métabolisme hépatique peuvent modifier le métabolisme du médicament. Bien que ces facteurs alimentaires n'affectent pas significativement son action anti-inflammatoire locale, il convient d'en tenir compte en cas d'absorption systémique.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

L'hexacétonide de triamcinolone peut interagir avec d'autres médicaments : les AINS peuvent augmenter l'irritation gastro-intestinale, les anticoagulants peuvent modifier leurs effets, et les diurétiques hypokaliémiants peuvent accroître le risque d'hypokaliémie. Il peut réduire l'efficacité des agents hypoglycémiants et des vaccins vivants en raison d'une immunosuppression. Les médicaments agissant sur le CYP3A4 peuvent modifier son métabolisme ; une surveillance attentive et des ajustements posologiques sont donc recommandés.

CONTRE-INDICATIONS

L’hexacétonide de triamcinolone est contre-indiqué chez les personnes présentant une hypersensibilité aux corticostéroïdes, une infection active ou une arthrite septique. Son utilisation est déconseillée pendant les périodes de vaccination avec des vaccins vivants. Il convient d’être prudent en cas de diabète non contrôlé, d’hypertension, d’ostéoporose ou d’ulcères gastroduodénaux, et uniquement sous surveillance médicale pendant la grossesse ou l’allaitement.

EFFETS INDÉSIRABLES

Effets indésirables fréquents :

Réactions locales au point d’injection.

Rétention d’eau et prise de poids.

Augmentation de l’appétit.

Changements d’humeur et de comportement, notamment agitation, anxiété, insomnie ou dépression.

Maux de tête.

Transpiration excessive.

Effets surrénaliens.

Insuffisance surrénalienne.

Syndrome de Cushing.

Hyperglycémie.

Troubles oculaires.

Troubles cardiovasculaires.

Troubles musculo-squelettiques.

Troubles gastro-intestinaux.

Réactions allergiques.

SURDOSAGE

Prise de poids et rétention d’eau.

Modifications métaboliques et hormonales.

Troubles cardiovasculaires.

Effets neurologiques et psychologiques.

Effets musculo-squelettiques.

Troubles gastro-intestinaux.

Troubles cutanés.

Risque accru d'infections.

TOXICITÉ

L'hexacétonide de triamcinolone présente une faible toxicité systémique aux doses recommandées, mais un surdosage ou une utilisation fréquente à fortes doses peut entraîner une suppression de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, une hyperglycémie, des effets musculo-squelettiques, une irritation gastro-intestinale et un risque accru d'infections. Des injections locales répétées peuvent également provoquer une atrophie tissulaire ou des lésions articulaires.