L'acide sorbique a été isolé pour la première fois en 1859 à partir des baies non mûres du sorbier (genre Sorbus) par le chimiste allemand A. W. von Hofmann. Son utilisation comme conservateur alimentaire a débuté près d'un siècle plus tard, dans les années 1940, après la découverte de ses propriétés antimicrobiennes. Composé naturel, l'acide sorbique est aujourd'hui le conservateur alimentaire le plus utilisé au monde et joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire mondiale.
NOMS DE MARQUES
Nutrinova : Cette marque de Celanese propose une gamme complète de sorbates, notamment l’acide sorbique Nutrinova, le sorbate de potassium Nutrinova et d’autres variantes spécialisées.
Panosorb : Également une marque de Celanese, cet acide sorbique est spécialement conçu pour la protection des produits de boulangerie à base de levure.
MÉCANISME D'ACTION
L'acide sorbique agit principalement en inhibant la croissance et la reproduction des moisissures, des levures et de certaines bactéries. Il perturbe les cellules microbiennes en interférant avec leurs processus cellulaires, notamment en altérant l'intégrité de la membrane cellulaire et en inhibant des enzymes clés du métabolisme. Cette perturbation empêche les micro-organismes de produire l'énergie et les molécules essentielles à leur croissance.
PHARMACOCINÉTIQUE
Absorption :
L'acide sorbique est rapidement et complètement absorbé par le tube digestif et métabolisé dans l'organisme de la même manière que les autres acides gras. Sa biodisponibilité élevée et sa faible toxicité expliquent son utilisation répandue comme conservateur alimentaire.
Distribution
Sa distribution dépend de la composition de l'aliment, car il se sépare entre les phases aqueuse et lipidique. Des facteurs tels que le pH peuvent également influencer sa solubilité et son efficacité.
Métabolisme
L'acide sorbique est métabolisé dans l'organisme par bêta-oxydation, comme les autres acides gras, ce qui entraîne sa décomposition en dioxyde de carbone et en eau. Ce processus métabolique explique sa faible toxicité et sa production d'énergie efficace. Sa demi-vie biologique est relativement courte, généralement comprise entre 40 et 110 minutes.
Excrétion
Dans l'organisme humain, l'acide sorbique est principalement excrété sous forme de dioxyde de carbone par les poumons. Une petite partie est convertie en acide trans,trans-muconique (ttMA), qui est ensuite éliminé inchangé dans l'urine.
PHARMACODYNAMIQUE
L'acide sorbique est un conservateur acide faible doté de propriétés antimicrobiennes à large spectre, efficace contre les moisissures, les levures et certaines bactéries. Son activité est maximale à un pH inférieur ou égal à 6,5, où sa forme non ionisée peut facilement traverser les membranes cellulaires microbiennes. Son principal mode d'action pharmacodynamique consiste à perturber les fonctions cellulaires et la production d'énergie des micro-organismes.
ADMINISTRATION
L'acide sorbique et ses sels, comme le sorbate de potassium, sont largement utilisés comme conservateurs dans les aliments et les boissons pour inhiber la croissance des moisissures, des levures et des champignons. Ces composés sont généralement appliqués par pulvérisation, trempage ou incorporation directe au produit. Bien que l'acide sorbique soit le principe actif, ses sels sont plus fréquemment utilisés en raison de leur meilleure solubilité dans l'eau. La dose journalière admissible (DJA) établie pour l'acide sorbique est de 25 mg par kilogramme de poids corporel.
POSOLOGIE ET CONCENTRATIONS
L'acide sorbique est principalement utilisé comme conservateur alimentaire et cosmétique, et non comme médicament. Il n'existe donc pas de posologie médicale standard. La concentration et le mode d'application varient considérablement selon le produit et la réglementation régionale. Dans les aliments et les boissons, l'acide sorbique et ses sels plus hydrosolubles, comme le sorbate de potassium, sont généralement utilisés à des concentrations de 0,025 % à 0,3 %.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
L'acide sorbique présente peu d'interactions médicamenteuses directes bien documentées. On peut notamment citer sa contre-indication dans le collyre Difluprednate + Acide sorbique chez les personnes souffrant de certaines infections oculaires, ainsi que le risque d'interactions avec d'autres médicaments ophtalmiques comme les bêta-bloquants et les corticostéroïdes. En cas d'utilisation concomitante avec des corticostéroïdes topiques, l'acide sorbique peut atténuer ses propres effets vasoconstricteurs. De plus, il présente des interactions plus importantes avec les macromolécules non ioniques, comme le Tween 80, ce qui peut réduire son efficacité de conservation.
INTERACTIONS AVEC LES ALIMENTS
L'acide sorbique est un conservateur alimentaire largement utilisé. Grâce à son système de doubles liaisons conjuguées, il interagit avec différents composants alimentaires, assurant ainsi une conservation efficace, mais pouvant également altérer la qualité du produit. Ces interactions sont influencées par des facteurs tels que le pH, la température et la présence d'autres substances.
EFFETS INDÉSIRABLES
Les effets indésirables de l'acide sorbique sont rares, mais il peut occasionnellement provoquer des réactions allergiques telles que des irritations cutanées, des démangeaisons ou des poussées d'eczéma.
SURDOSAGE
Un surdosage d'acide sorbique est rare en raison de sa faible toxicité et de la capacité de l'organisme à le métaboliser efficacement. Cependant, une consommation excessive peut potentiellement entraîner :
Des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements ou diarrhée)
Des réactions allergiques chez les personnes sensibles (éruptions cutanées, démangeaisons ou irritations cutanées)
Une aggravation de l’eczéma ou d’autres affections cutanées inflammatoires
À fortes doses, l’acide sorbique est métabolisé par bêta-oxydation en dioxyde de carbone et en eau, comme les acides gras, ce qui limite son accumulation dans l’organisme.
TOXICITÉ
L’acide sorbique présente une très faible toxicité et est généralement considéré comme sûr pour une utilisation comme conservateur alimentaire aux doses autorisées. Il est métabolisé par l’organisme de la même manière que les autres acides gras, produisant du dioxyde de carbone et de l’eau.