Le diclazuril est un anticoccidien à large spectre appartenant à la classe des benzèneacétonitriles. Il est principalement utilisé en médecine vétérinaire pour prévenir et traiter la coccidiose, une maladie parasitaire causée par des espèces d'Eimeria qui affecte le tube digestif des volailles, des lapins et d'autres animaux d'élevage. Le diclazuril agit en interférant avec la reproduction et le développement des coccidies, interrompant ainsi leur cycle de vie et réduisant les lésions intestinales et les symptômes de la maladie. Il est bien toléré aux doses recommandées, présente une large marge de sécurité et est souvent incorporé à l'alimentation animale à titre préventif pour maintenir la santé et la productivité des animaux.
NOMS DE MARQUE
Le diclazuril est commercialisé sous plusieurs noms commerciaux, notamment Vecoxan et Coxiril, ainsi que DiclaCare et Clinacox, couramment utilisés pour le traitement anticoccidien chez les animaux.
Vecoxan : Formulation vétérinaire de diclazuril utilisée pour traiter et prévenir la coccidiose.
Coxiril : Un autre produit à base de diclazuril utilisé comme anticoccidien.
DiclaCare : Suspension buvable contenant du diclazuril, produite par AdvaCare Pharma.
Clinacox : Synonyme et nom commercial du diclazuril, également utilisé dans le traitement des coccidioïdomycoses.
MÉCANISME D’ACTION
Le diclazuril est un anticoccidien de synthèse qui agit en interférant avec la différenciation et le développement normaux des stades intracellulaires (asexués et sexués) des parasites coccidiens. Son mode d’action implique plusieurs cibles cellulaires, notamment des effets sur un organite parasitaire spécifique, la suppression de protéines essentielles et la perturbation de la dynamique de l’actine.
Principaux mécanismes d’action :
Ciblage de l’apicoplaste (un organite dérivé du chloroplaste) : Le diclazuril se lie à un complexe protéique spécifique au sein du plaste du parasite, homologue à la protéine D1 présente dans les centres réactionnels photosynthétiques. Comme les cellules de mammifères sont dépourvues de cet organite, le médicament présente une sélectivité élevée et une faible toxicité pour l'hôte.
Perturbation du développement parasitaire : Le diclazuril est efficace contre les stades asexués et sexués du cycle de vie du parasite. Il induit de graves altérations dégénératives chez les schizontes et les gamontes de première et de deuxième génération, entraînant une vacuolisation, une perte de structure interne et une mérogonie ou une gamogonie incomplète. Cette perturbation du développement parasitaire empêche l'achèvement du cycle de vie et inhibe la libération des oocystes.
PHARMACOCINÉTIQUE
Absorption
Après administration orale standard, le diclazuril est absorbé de façon retardée et variable en raison de sa faible solubilité dans l'eau. Cependant, son absorption et sa biodisponibilité peuvent être significativement améliorées par l'administration de formulations spécifiques, telles qu'une solution de sel de sodium ou une nanoémulsion.
Distribution
Le diclazuril est un composé antiprotozoaire dont la distribution dépend de l'espèce et de la voie d'administration. Il a tendance à s'accumuler principalement dans le foie, les reins, les tissus adipeux et musculaires. Bien que sa biodisponibilité orale soit relativement faible chez certains animaux, il peut atteindre des concentrations thérapeutiques efficaces dans le système nerveux central des chevaux.
Métabolisme
Le diclazuril est peu métabolisé chez la plupart des espèces animales, ce qui contribue à son efficacité prolongée et à sa faible toxicité. Après administration, il est lentement absorbé et majoritairement retenu sous sa forme inchangée, le métabolisme hépatique étant limité et produisant de faibles quantités de métabolites inactifs.
Élimination
Le diclazuril est principalement éliminé par voie fécale sous forme inchangée, avec des quantités minimes excrétées dans l'urine. Les vitesses d'élimination et les temps de rétention varient selon l'espèce et le type de tissu ; le foie présente généralement l'élimination la plus rapide, mais les reins peuvent retenir les résidus plus longtemps.
PHARMACODYNAMIE
Le diclazuril est un anticoccidien qui cible les parasites protozoaires, notamment les espèces d'Eimeria. Il agit en interférant avec leur cycle de reproduction asexuée, empêchant ainsi la multiplication des parasites. En perturbant le développement des parasites, le diclazuril réduit les lésions intestinales et les symptômes associés chez les animaux infectés. Il est principalement utilisé en élevage (volailles et bétail) pour lutter contre la coccidiose. Son action sélective contre les parasites garantit des effets minimes sur l'animal hôte.
ADMINISTRATION
Le diclazuril est généralement administré par voie orale, soit dans l'alimentation, soit dans l'eau de boisson, selon l'espèce et l'objectif recherché. Il est fréquemment incorporé à l'alimentation des volailles ou du bétail afin d'assurer une protection prophylactique continue contre les infections coccidiennes. Ce médicament est également disponible sous forme de suspension pour administration orale individuelle. Une administration correcte garantit une distribution uniforme et un contrôle efficace de la coccidiose.
POSOLOGIE ET CONCENTRATION
La dose habituelle varie selon l'espèce animale et l'objectif (prévention ou traitement). Chez la volaille, la dose recommandée est généralement de 0,5 à 1 mg/kg d'aliment. Chez le bétail, les doses sont ajustées en fonction du poids corporel et de la gravité de l'infection. Le dosage précis doit être effectué selon les recommandations vétérinaires afin d'assurer l'efficacité du traitement et d'éviter un sous-dosage ou une toxicité.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Les interactions médicamenteuses connues avec le diclazuril sont limitées. Toutefois, l'utilisation concomitante avec d'autres anticoccidiens doit être effectuée avec prudence afin d'éviter les effets antagonistes ou un surdosage. Il est impératif de consulter un vétérinaire avant toute association avec d'autres médicaments, en particulier les ionophores ou les antibiotiques polyéthers présents dans l'alimentation.
INTERACTIONS ALIMENTAIRES
Le diclazuril peut être administré sans danger avec l'aliment ou l'eau et n'interagit pas significativement avec les aliments. Un mélange adéquat dans l'aliment assure une ingestion uniforme. Aucune interaction connue avec les composants alimentaires courants n'affecte son efficacité.
CONTRE-INDICATIONS
Le diclazuril est contre-indiqué chez les animaux présentant une hypersensibilité connue au médicament ou à sa formulation. Ce médicament ne doit pas être utilisé chez les jeunes animaux en dehors de l'âge recommandé ni chez les espèces pour lesquelles il n'est pas approuvé. Évitez de l'utiliser chez les animaux gravement malades ou affaiblis sans surveillance vétérinaire.
EFFETS INDÉSIRABLES
• Légère diminution de l'appétit ou de la consommation d'aliments
• Troubles digestifs transitoires
• Diarrhée occasionnelle chez les animaux sensibles
• Fatigue ou baisse d'activité
• Rares cas de réactions allergiques ou d'hypersensibilité
SURDOSAGE
L'administration excessive de diclazuril peut entraîner une toxicité, bien qu'il soit relativement sûr comparé à d'autres anticoccidiens. Les signes de surdosage peuvent inclure une léthargie, une perte d'appétit ou des troubles gastro-intestinaux. Une intervention vétérinaire est recommandée en cas de suspicion de surdosage.
TOXICITÉ
Le diclazuril présente une large marge de sécurité, mais des doses très élevées peuvent provoquer une légère atteinte hépatique ou rénale chez certains animaux. Tout surdosage chronique doit être évité et un délai d'attente doit être respecté avant la consommation de viande ou d'œufs afin de prévenir l'accumulation de résidus.