Le tropicamide est un médicament sûr pour la dilatation pupillaire avant un examen ophtalmologique complet ou une chirurgie oculaire. La dilatation pupillaire est également nécessaire pour certains traitements intraoculaires, comme la chirurgie de la cataracte, afin d'éviter les complications peropératoires et d'améliorer l'exposition du cristallin pendant l'intervention. Elle est aussi requise pour la chirurgie rétinienne et l'examen du segment postérieur de l'œil. Les mydriatiques, tels que le tropicamide, sont aujourd'hui largement utilisés en ophtalmologie. Le tropicamide a été autorisé pour un usage médical aux États-Unis en 1960. Il figure sur la liste des médicaments essentiels de l'OMS.

NOMS DE MARQUE :

Mydriacyl : Disponible en solutions ophtalmiques à 0,5 % et 1,0 %. Son principal ingrédient actif est le tropicamide.

Paremyd : La solution ophtalmique stérile Paremyd est une association mydriatique topique à usage ophtalmique. Ses principaux ingrédients actifs sont le bromhydrate d’hydroxyamphétamine (1,0 %) et le tropicamide (0,25 %).

MÉCANISME D’ACTION

Mécanisme de dilatation :

Le tropicamide, antagoniste du système parasympathique, relâche et dilate le sphincter pupillaire. Comme les autres anticholinergiques, il diminue l’activité parasympathique et favorise la prédominance de l’activité sympathique. Le système nerveux sympathique innerve les muscles radiaux de l’iris (dilatateurs de la pupille), qui se contractent pour dilater la pupille. Son effet maximal est atteint 25 à 30 minutes après l’ingestion. La mydriase disparaît généralement en 4 à 8 heures. Chez certaines personnes, elle peut persister jusqu'à 24 heures. Une faiblesse musculaire peut survenir en cas de mydriase, même avec une cycloplégie légère.

Mécanisme de la cycloplégie :

Le tropicamide inhibe l'accommodation en bloquant les récepteurs muscariniques du corps ciliaire. Son effet cycloplégique peut durer de 4 à 10 heures, débutant en 20 à 30 minutes. Il contribue ainsi à réduire la myopie.

Mécanisme de la réduction de la sialorrhée :

L'inhibition des récepteurs muscariniques de l'acétylcholine sur les glandes salivaires est responsable de la diminution de l'hypersalivation chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Son intérêt thérapeutique potentiel repose sur sa sélectivité relativement élevée pour les récepteurs M4. Des études ont montré des résultats positifs concernant l'élimination des tremblements de la mâchoire induits par le médicament chez des modèles animaux. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour déterminer si les effets trémolytiques peuvent être utilisés à des fins thérapeutiques et étendus à l'homme.

PHARMACODYNAMIE

Le tropicamide est un médicament anticholinergique qui bloque les récepteurs muscariniques, provoquant une mydriase et une cycloplégie. Il relâche le sphincter pupillaire, entraînant la dilatation de la pupille. La mydriase induite par le tropicamide débute 10 à 15 minutes après l'administration, son effet optimal étant atteint 25 à 30 minutes après le début du traitement. La mydriase induite par le tropicamide disparaît généralement en quatre à huit heures, bien qu'elle puisse persister jusqu'à 24 heures dans certains cas. Le tropicamide inhibe l'accommodation en contractant le muscle ciliaire. L'effet cycloplégique apparaît 20 à 30 minutes après le début du traitement et dure de quatre à dix heures. Le tropicamide peut entraîner une augmentation de la pression intraoculaire. Son utilisation ophtalmique est rarement associée à des effets indésirables systémiques significatifs.

POSOLOGIE ET ​​MODE D'ADMINISTRATION :

L'administration de ce médicament nécessite le retrait des lentilles de contact. Cette solution ophtalmique topique est instillée dans l'œil sous forme de gouttes. Pour minimiser l'absorption systémique et les effets indésirables, pressez le sac lacrymal du bout du doigt pendant 2 à 3 minutes après l'instillation. L'embout du compte-gouttes ne doit entrer en contact avec aucune surface afin d'éviter toute contamination du médicament. Chez un jeune enfant, veillez à ce que le médicament n'entre pas en contact avec sa bouche. Lavez-vous les mains avant et après l'instillation. Pendant la dilatation pupillaire, il est déconseillé de conduire ou de pratiquer toute activité potentiellement dangereuse. Après la dilatation pupillaire, une sensibilité à la lumière peut apparaître, nécessitant le port de lunettes de soleil.

L'application par pulvérisation est une méthode moins courante. Plusieurs études ont démontré que le tropicamide sous forme vaporisée est tout aussi efficace pour augmenter le diamètre pupillaire tout en étant moins douloureux pour le patient. Dans une étude clinique randomisée, les chercheurs ont déterminé que l'administration de Mydriasert (5,4 mg de chlorhydrate de phényléphrine et 0,28 mg de tropicamide) par insert oculaire était sûre et efficace chez les nouveau-nés.

CONTRE-INDICATIONS :

L’hypersensibilité à l’un des composants actifs ou inactifs constitue une contre-indication à l’utilisation de ce médicament. Aucune étude n’a été menée sur l’utilisation du tropicamide pendant l’allaitement. Cependant, les mères allaitantes peuvent limiter la quantité de produit pénétrant dans le canal nasolacrymal en exerçant une pression sur le sac lacrymal et en essuyant tout excédent de solution.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES :

Le tropicamide peut interagir avec certains médicaments, notamment :

Affections respiratoires : diphénhydramine

Mal des transports : méclizine

Syndrome de l'intestin irritable : dicyclomine

Maladie de Parkinson : sélégiline

Antibiotiques : linézolide

Agents chimiothérapeutiques : bleu de méthylène

Antidépresseurs : tranylcypromine et phénelzine

EFFETS INDÉSIRABLES :

Les effets indésirables fréquents du tropicamide sont les suivants :

Vision trouble

Maux de tête

Sécheresse buccale

Agitation

Troubles de la vision

Légère sensation de brûlure dans les yeux

Sécheresse buccale

Rythme cardiaque irrégulier

Difficultés respiratoires

TOXICITÉ :

Bien que le tropicamide soit un médicament à courte durée d'action présentant une faible fréquence d'effets indésirables, il est parfois nécessaire de lever la mydriase, par exemple pour réduire le risque de glaucome à angle fermé ou améliorer la vision trouble. L'objectif est d'améliorer la vision et de réduire le temps de récupération pour le confort du patient. Un agent cholinergique comme la pilocarpine devrait pouvoir contrer les effets d'un médicament anticholinergique. Cependant, plusieurs études ont montré des réponses pupillaires contradictoires. L'utilisation du dapiprazole peut réduire de moitié le temps de récupération par rapport à l'attente de la disparition des effets du tropicamide. Malheureusement, la FDA a retiré le dapiprazole du marché pour des raisons sans lien avec sa sécurité et son efficacité. Actuellement, il n'existe aucun traitement approuvé pour la mydriase induite par le tropicamide ; par conséquent, les patients doivent porter des lunettes de soleil pour atténuer leur sensibilité à la lumière.