La trimipramine est un antidépresseur tricyclique (ATC) principalement utilisé pour traiter la dépression, l'anxiété et l'insomnie. Son action repose sur la modulation des neurotransmetteurs cérébraux, notamment la sérotonine et la noradrénaline, qui jouent un rôle clé dans la régulation de l'humeur. Contrairement à la plupart des ATC, la trimipramine est considérée comme un agent atypique car elle inhibe faiblement la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Ses effets thérapeutiques sont principalement attribués à ses puissantes propriétés antihistaminiques, anticholinergiques et antiadrénergiques. Développée à la fin des années 1950 et commercialisée au début des années 1960 suite à la découverte de l'imipramine, la trimipramine a été conçue pour renforcer les propriétés sédatives tout en conservant son efficacité antidépressive. Au fil du temps, elle a acquis une certaine notoriété pour ses effets calmants et somnifères, la rendant utile chez les patients souffrant de dépression accompagnée d'anxiété ou d'insomnie. Bien que les antidépresseurs plus récents tels que les ISRS et les IRSN soient désormais plus couramment utilisés, la trimipramine reste une option précieuse pour certains patients qui ne répondent pas aux autres traitements.

NOMS DE MARQUE

Surmontil : Nom de marque le plus connu, commercialisé aux États-Unis et dans d’autres pays.

Trimip : Nom de marque alternatif mentionné par RxList.

Tripramine : Autre nom de marque répertorié dans les informations sur les médicaments de RxList.

Herphonal, Rhotrimine, Sapilent, Stangyl et Tydamine : Ces noms de marque ont également été utilisés pour commercialiser la trimipramine dans différentes régions du monde.

MÉCANISME D’ACTION

La trimipramine est un antidépresseur tricyclique atypique dont le mécanisme d’action diffère de celui des antidépresseurs tricycliques classiques. Elle n’exerce que de faibles effets inhibiteurs sur la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, ce qui suggère que ses actions antidépressives et anxiolytiques sont principalement dues à son influence sur divers récepteurs de neurotransmetteurs. La trimipramine possède de puissantes propriétés antihistaminiques, anticholinergiques et antiadrénergiques, qui contribuent à ses effets sédatifs et calmants. Son puissant blocage des récepteurs H₁ de l'histamine induit une sédation marquée, la rendant particulièrement utile chez les patients souffrant de dépression accompagnée d'anxiété ou d'insomnie. Globalement, les effets thérapeutiques de la trimipramine résultent de son interaction complexe avec de multiples systèmes de neurotransmetteurs plutôt que d'un mécanisme dominant unique.

PHARMACOCINÉTIQUE

Absorption

Après administration orale, la trimipramine est efficacement absorbée ; cependant, son absorption présente une variabilité considérable et une biodisponibilité réduite, car une part importante du médicament subit un métabolisme de premier passage hépatique.

Distribution

Le volume de distribution de la trimipramine est d'environ 31 L/kg, ce qui indique une large distribution dans les tissus. Une étude publiée dans le Journal of Analytical Toxicology en 1983 a rapporté une valeur comparable de 30,9 ± 3,5 L/kg, confirmant sa large pénétration tissulaire.

Métabolisme

La trimipramine est métabolisée par le foie principalement via l'enzyme CYP2C19, qui la convertit en son métabolite actif, la desméthyltrimipramine. La trimipramine et la desméthyltrimipramine sont ensuite métabolisées par le CYP2D6 par hydroxylation, ce qui entraîne leur inactivation. Des variations génétiques de ces enzymes peuvent influencer la vitesse de métabolisation ; ainsi, certaines personnes peuvent métaboliser le médicament plus lentement ou plus rapidement, ce qui peut affecter son efficacité thérapeutique et la probabilité d'effets indésirables.

Élimination

La trimipramine est fortement métabolisée par le foie avant d'être éliminée par voie urinaire et fécale. Des études animales ont montré que peu après l'ingestion, la trimipramine et son métabolite monodéméthylé apparaissent dans la circulation sanguine. Dans les 72 heures suivant l'administration, les chiens ont excrété environ 1,5 à 8 % de la dose administrée dans les urines et 2 à 25 % dans les fèces, tandis que les lapins en ont excrété environ 10 à 20 % dans les urines et moins de 2 % dans les fèces, ce qui indique des différences interspécifiques dans les voies d'élimination.

PHARMACODYNAMIQUE

La trimipramine est un antidépresseur tricyclique (ATC) doté d'un profil pharmacodynamique complexe et particulier qui la distingue des autres médicaments de sa classe. Contrairement à la plupart des ATC, elle n'inhibe que faiblement la recapture des monoamines telles que la sérotonine et la noradrénaline, mais agit comme un puissant antagoniste de plusieurs récepteurs de neurotransmetteurs. Cette activité de blocage des récepteurs contribue à ses effets sédatifs, anxiolytiques et antidépresseurs, la rendant particulièrement utile dans le traitement de la dépression accompagnée d'anxiété ou d'insomnie.

ADMINISTRATION

La trimipramine est principalement administrée par voie orale sous forme de comprimés ou de gélules. Ce médicament est généralement pris une fois par jour au coucher en raison de ses puissants effets sédatifs, qui peuvent favoriser le sommeil chez les patients souffrant de dépression et d'insomnie. Il peut être pris avec ou sans nourriture, bien que la prise au cours des repas puisse contribuer à réduire les troubles gastro-intestinaux. L'administration intraveineuse est rarement utilisée, la voie orale étant efficace et privilégiée. La posologie doit être individualisée en fonction de la réponse du patient, de son âge et de ses comorbidités. Une augmentation progressive de la posologie est recommandée afin de minimiser les effets indésirables.

POSOLOGIE ET ​​DOSAGE

La trimipramine est disponible sous forme de comprimés ou de gélules.

Posologie chez l'adulte : La dose initiale habituelle est de 75 mg par jour, généralement administrée au coucher en raison de ses effets sédatifs. En fonction de la réponse clinique et de la tolérance, la dose peut être augmentée progressivement jusqu'à une posologie thérapeutique typique de 150 à 200 mg par jour, certains patients nécessitant jusqu'à 300 mg par jour en doses fractionnées.

Patients âgés : Il est recommandé de commencer par des doses plus faibles (par exemple, 25 à 50 mg/jour), avec une titration prudente en raison d’une sensibilité accrue et d’un risque plus élevé d’effets indésirables.

Dosages disponibles : Comprimés ou gélules généralement dosés à 10 mg, 25 mg, 50 mg et 75 mg.

Interactions avec les aliments

La trimipramine peut être prise avec ou sans nourriture, car l’alimentation n’a pas d’incidence significative sur son absorption. Cependant, la prise du médicament au cours des repas peut contribuer à réduire les effets indésirables gastro-intestinaux tels que les nausées ou les troubles digestifs. Il est généralement conseillé aux patients d’éviter l’alcool pendant le traitement par trimipramine, car celui-ci peut accentuer la sédation et renforcer les effets dépresseurs du médicament sur le système nerveux central.Aucune interaction majeure avec des aliments spécifiques susceptible de réduire l'efficacité du médicament n'est connue.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

La trimipramine peut interagir avec plusieurs médicaments, notamment les inhibiteurs de la MAO, d'autres dépresseurs du SNC, les antihypertenseurs et les agents sérotoninergiques, ce qui peut accroître la sédation, l'hypotension ou le risque de syndrome sérotoninergique. De plus, les médicaments métabolisés par le CYP2D6 ou le CYP2C19 peuvent modifier les concentrations plasmatiques de trimipramine ; une surveillance étroite est donc recommandée en cas d'association avec d'autres médicaments agissant sur le système nerveux central, la pression artérielle ou le métabolisme hépatique.

CONTRE-INDICATIONS

La trimipramine est contre-indiquée chez les patients présentant une hypersensibilité aux antidépresseurs tricycliques, un infarctus du myocarde récent, un glaucome à angle fermé, une rétention urinaire sévère ou une insuffisance hépatique sévère. Son utilisation concomitante avec des inhibiteurs de la MAO est déconseillée en raison du risque de syndrome sérotoninergique ou de crises hypertensives. La prudence est également de mise chez les personnes âgées et celles souffrant de troubles convulsifs, d'hypertrophie de la prostate ou de maladies cardiovasculaires.

EFFETS INDÉSIRABLES

Affections du système nerveux central.

Effets anticholinergiques.

Troubles gastro-intestinaux.

Dysfonction sexuelle.

Troubles cardiaques.

Modifications psychologiques.

Syndrome sérotoninergique.

Troubles neurologiques.

Réaction allergique.

Troubles de la vision.

Troubles hépatiques.

SURDOSAGE

Effets anticholinergiques.

Effets cardiovasculaires.

Arythmies ventriculaires.

Hypotension.

Retards de conduction.

Atteintes du système nerveux central.

Effets respiratoires.

Acidose et troubles électrolytiques.

TOXICITÉ

La toxicité de la trimipramine, survenant généralement après un surdosage, affecte principalement le système nerveux central (SNC) et le système cardiovasculaire. En tant qu'antidépresseur tricyclique, elle peut entraîner des effets indésirables graves, voire mortels, tels que des convulsions, des arythmies cardiaques et un coma. Bien que la trimipramine présente généralement un profil de sécurité cardiovasculaire plus favorable que les autres antidépresseurs tricycliques, le risque de toxicité grave augmente fortement avec la dose.