Le sulindac est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) et une prodrogue métabolisée par le foie en sa forme active, le sulfure. Ce dernier inhibe les enzymes cyclooxygénases (COX) et réduit la synthèse des prostaglandines, soulageant ainsi la douleur, l'inflammation et la fièvre. Développé dans les années 1970 pour offrir un traitement anti-inflammatoire efficace avec une toxicité gastro-intestinale réduite, le sulindac a été approuvé au début des années 1980 et est devenu largement utilisé pour traiter des affections telles que la polyarthrite rhumatoïde, l'arthrose, les douleurs musculo-squelettiques aiguës et pour prévenir les polypes colorectaux dans la polypose adénomateuse familiale. Sa structure de prodrogue permet de minimiser l'irritation gastrique directe tout en conservant de puissants effets anti-inflammatoires, ce qui représente une avancée majeure dans le traitement des AINS.
NOMS COMMERCIAUX
Clinoril : Nom commercial d'origine et le plus connu, commercialisé par Merck.
Sulin : Autre nom commercial du sulindac. Aflodac : Nom commercial supplémentaire.
Marques étrangères : Divers autres noms sont utilisés dans différents pays, tels qu’Algocetil, Apo-Sulin et Reumofil.
Disponibilité des génériques : Alors que Clinoril était la marque d’origine, le sulindac est désormais largement disponible en tant que médicament générique.
MÉCANISME D’ACTION
Le sulindac agit principalement en inhibant les enzymes COX-1 et COX-2, diminuant ainsi la production de prostaglandines, responsables de l’inflammation, de la douleur et de la fièvre. En tant que promédicament, le sulindac est métabolisé dans le foie en ses formes actives, le sulfure de sulindac et la sulfone de sulindac, avant de pouvoir exercer ses effets thérapeutiques.
PHARMACOCINÉTIQUE
Absorption
Après administration orale, le sulindac est bien absorbé, avec une biodisponibilité d’environ 80 à 90 %. En tant que promédicament, le sulindac est métabolisé dans le foie en sa forme active, le sulfure de sulindac, et en une forme inactive, la sulfone de sulindac. Le pic de concentration plasmatique du métabolite actif est atteint en 2 à 4 heures. Bien que la prise alimentaire puisse légèrement retarder l'absorption, elle n'affecte pas significativement la biodisponibilité globale.
Distribution
Le volume de distribution du sulindac est d'environ 93 à 95 litres. Le sulindac et ses métabolites actifs sont fortement liés aux protéines plasmatiques, principalement à l'albumine, avec une liaison aux protéines supérieure à 90 %.
Métabolisme
Le sulindac est un promédicament fortement métabolisé dans le foie en deux métabolites principaux : un sulfure actif et une sulfone inactive. Ce processus métabolique est réversible, ce qui contribue à la durée d'action prolongée du sulindac et à un moindre risque d'effets indésirables gastro-intestinaux.
Élimination
Le sulindac et ses métabolites sont principalement éliminés par voie urinaire et fécale. Environ la moitié de la dose se retrouve dans les urines, principalement sous forme de métabolites. Le métabolite actif, le sulfure, a une demi-vie de 7 à 8 heures. Une insuffisance rénale ou hépatique peut affecter l'élimination, nécessitant parfois un ajustement posologique.
PHARMACODYNAMIE
Le sulindac est une prodrogue d'AINS qui est métabolisée en sa forme active, le sulfure. Ce dernier inhibe les enzymes COX-1 et COX-2, réduisant ainsi la synthèse des prostaglandines. Il en résulte des effets anti-inflammatoires, analgésiques et antipyrétiques. Son métabolisme réversible contribue à une durée d'action prolongée et à un risque moindre d'irritation gastro-intestinale comparativement à d'autres AINS.
ADMINISTRATION
Le sulindac est administré par voie orale sous forme de comprimés et peut être pris avec ou sans nourriture. La prise au cours des repas peut toutefois réduire l'irritation gastro-intestinale. La posologie habituelle chez l'adulte est de 150 à 200 mg une ou deux fois par jour pour l'arthrite ou les douleurs aiguës, tandis que des doses plus élevées peuvent être prescrites pour des affections telles que la polypose adénomateuse familiale (PAF). Les comprimés doivent être avalés entiers avec de l'eau. La posologie pédiatrique est déterminée par un médecin.
POSOLOGIE ET DOSAGE
Dosages disponibles :
Comprimés oraux : 150 mg et 200 mg
Posologie recommandée chez l'adulte :
Arthrose ou polyarthrite rhumatoïde : 150 à 200 mg une ou deux fois par jour
Douleurs aiguës ou affections inflammatoires : 150 mg deux fois par jour
Polypose adénomateuse familiale (PAF) : 150 à 300 mg une ou deux fois par jour, selon la prescription
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Le sulindac peut interagir avec plusieurs médicaments, notamment les anticoagulants, le lithium et le méthotrexate, augmentant ainsi le risque d'hémorragie ou de toxicité. L'utilisation concomitante d'autres AINS ou de corticostéroïdes peut augmenter le risque d'hémorragie gastro-intestinale, tandis que l'efficacité des inhibiteurs de l'ECA, des ARA II ou des diurétiques peut être réduite et le risque de problèmes rénaux accru. Elle peut également potentialiser l'effet des hypoglycémiants oraux, pouvant entraîner une hypoglycémie. Une surveillance étroite est recommandée lors de l'utilisation concomitante de sulindac et de ces médicaments.
INTERACTIONS AVEC LES ALIMENTS
Le sulindac peut être pris avec ou sans nourriture, bien que sa prise au cours des repas puisse contribuer à réduire les irritations gastro-intestinales telles que les nausées ou les troubles digestifs. L'alimentation n'a que peu ou pas d'incidence sur l'absorption ou l'efficacité du sulindac. La consommation d'alcool doit être évitée ou limitée, car elle peut augmenter le risque d'hémorragie gastro-intestinale.
CONTRE-INDICATIONS
Le sulindac est contre-indiqué chez les patients présentant une allergie connue au sulindac, à d'autres AINS ou à l'aspirine, ainsi que chez ceux ayant des antécédents d'asthme, d'urticaire ou de réactions allergiques à l'aspirine. AINS. Ce médicament est contre-indiqué chez les personnes présentant une hémorragie gastro-intestinale active, un ulcère gastroduodénal, une insuffisance rénale ou hépatique sévère, ou des antécédents de complications gastro-intestinales liées à la prise d'AINS. Son utilisation est également contre-indiquée pendant le troisième trimestre de la grossesse en raison du risque potentiel pour le fœtus.
EFFETS INDÉSIRABLES
Troubles gastro-intestinaux : nausées, vomissements, douleurs abdominales, flatulences, brûlures d'estomac, diarrhée, constipation et perte d'appétit.
Troubles neurologiques : maux de tête, vertiges et nervosité.
Troubles dermatologiques : éruptions cutanées et démangeaisons.
Autres : acouphènes et gonflement des bras ou des jambes.
Effets cardiovasculaires
Hémorragie gastro-intestinale
Problèmes rénaux
Atteinte hépatique
Réactions cutanées graves
Réactions allergiques
SURDOSAGE
Troubles gastro-intestinaux
Troubles neurologiques
Symptômes auditifs et visuels
Perte de conscience
Troubles cardiovasculaires
Troubles respiratoires
Crises d'épilepsie ou convulsions
Signes d'hémorragie interne
Réactions cutanées
TOXICITÉ
La toxicité du sulindac se manifeste principalement par des effets indésirables graves, parfois mortels, sur les systèmes cardiovasculaire, gastro-intestinal et rénal. Elle a également été associée à des atteintes hépatiques rares mais potentiellement graves et à des réactions d'hypersensibilité importantes. En tant qu'anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), le sulindac fait l'objet d'avertissements encadrés de la FDA soulignant ses risques cardiovasculaires et gastro-intestinaux.