La rispéridone, développée par Janssen Pharmaceuticals dans les années 1980 à partir de recherches sur les troubles du système nerveux central, a été approuvée par la FDA en 1993 et commercialisée sous des noms de marque tels que Risperdal. Deuxième antipsychotique atypique approuvé aux États-Unis, elle est rapidement devenue un traitement de première intention grâce à son efficacité dans le contrôle des symptômes et à un profil d'effets indésirables plus favorable que celui des antipsychotiques plus anciens. La rispéridone est un antipsychotique atypique utilisé dans la prise en charge de la schizophrénie, des troubles bipolaires et de l'irritabilité associée à l'autisme. Elle agit en bloquant les récepteurs D₂ de la dopamine et 5-HT₂ de la sérotonine, modifiant ainsi l'activité chimique du cerveau. La rispéridone est disponible sous différentes formes : comprimés, comprimés orodispersibles, solution buvable et solution injectable à action prolongée.
NOMS DE MARQUE
La rispéridone est commercialisée sous plusieurs noms de marque, Risperdal® étant le plus courant aux États-Unis. D'autres marques et formulations américaines incluent :
• Okedi® – injection sous-cutanée à libération prolongée
• Perseris® – injection sous-cutanée à libération prolongée
• Risperdal® – comprimé et solution buvables
• Risperdal Consta® – injection intramusculaire à action prolongée
• Risperdal M-TAB® – comprimé orodispersible
• Risvan® – injection intramusculaire à libération prolongée
MÉCANISME D'ACTION
La rispéridone est un antipsychotique atypique qui agit en bloquant les récepteurs D₂ de la dopamine et 5-HT₂ de la sérotonine dans le cerveau. Ceci réduit l'hyperactivité des neurotransmetteurs qui contribuent aux symptômes psychotiques, à l'instabilité de l'humeur et à l'irritabilité. En modulant les voies dopaminergiques et sérotoninergiques, la rispéridone contribue à améliorer la cognition, le comportement et la régulation émotionnelle. Son double mode d'action sur les récepteurs explique un risque moindre d'effets indésirables moteurs par rapport aux antipsychotiques plus anciens. L'effet du médicament est progressif et dépend de la dose et de la durée du traitement.
PHARMACOCINÉTIQUE
Absorption : La rispéridone est bien absorbée après administration orale, atteignant un pic de concentration plasmatique en 1 à 2 heures, que ce soit pour la solution buvable ou les comprimés.
Distribution : Elle se distribue largement dans l'organisme et se lie à environ 90 % aux protéines plasmatiques.
Métabolisme : Elle est principalement métabolisée dans le foie par le CYP2D6 en un métabolite actif, la 9-hydroxyrispéridone, qui contribue aux effets thérapeutiques.
Élimination : Elle est principalement éliminée par voie urinaire (sous forme de métabolites) et fécale ; sa demi-vie varie de 3 à 20 heures selon la formulation.
PHARMACODYNAMIQUE
La rispéridone exerce ses effets thérapeutiques en équilibrant l'activité de la dopamine et de la sérotonine dans le cerveau. Ceci réduit les symptômes psychotiques, l'agressivité, l'irritabilité et l'instabilité de l'humeur. Son antagonisme des récepteurs D₂ dans la voie mésolimbique contrôle les symptômes positifs de la schizophrénie. L'antagonisme des récepteurs 5-HT₂ de la sérotonine améliore les symptômes négatifs et la régulation de l'humeur. Les effets sur d'autres récepteurs, comme les récepteurs alpha-adrénergiques et histaminiques H₁, contribuent à la sédation et à la prise de poids.
ADMINISTRATION
La rispéridone peut être administrée par voie orale sous forme de comprimés, de comprimés orodispersibles ou de solution buvable, ou encore par injection intramusculaire à action prolongée. Les formes orales sont généralement prises une ou deux fois par jour, avec ou sans nourriture. La forme injectable (Risperdal Consta) est administrée toutes les deux semaines en traitement d'entretien. La posologie doit être individualisée en fonction de l'âge, du poids et de la réponse clinique du patient. Une surveillance régulière est recommandée afin d'optimiser la sécurité et l'efficacité du traitement.
POSOLOGIE ET DOSAGE
Schizophrénie : Traitement des symptômes chez les adultes et les adolescents âgés de 13 ans et plus.
Trouble bipolaire : Prise en charge des épisodes maniaques ou mixtes aigus chez les adultes et les enfants âgés de 10 ans et plus.
Autisme : Contrôle l'irritabilité, l'agressivité et les comportements auto-agressifs chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 16 ans.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
La rispéridone peut interagir avec les inhibiteurs du CYP2D6 tels que la fluoxétine ou la paroxétine, ce qui peut augmenter sa concentration sanguine. D'autres antipsychotiques, antihypertenseurs et médicaments allongeant l'intervalle QT peuvent également interagir. L'utilisation concomitante peut nécessiter un ajustement posologique ou une surveillance plus étroite. L'alcool peut exacerber les effets sédatifs. Les patients doivent toujours informer leur professionnel de santé de tous les médicaments qu'ils prennent.
INTERACTIONS ALIMENTAIRES
• L'alimentation n'affecte pas significativement l'absorption.
• La rispéridone peut être prise avec ou sans repas.
CONTRE-INDICATIONS
La rispéridone est contre-indiquée chez les personnes présentant une hypersensibilité à la rispéridone ou à l'un de ses composants. La prudence est de mise chez les patients souffrant de troubles cardiovasculaires graves, d'insuffisance hépatique ou rénale, ou ayant des antécédents de convulsions. Ce médicament est contre-indiqué chez les patients âgés atteints de psychose associée à la démence en raison du risque accru d'accidents vasculaires cérébraux. La grossesse et l'allaitement nécessitent une évaluation attentive du rapport bénéfice-risque. Une surveillance étroite est recommandée chez toutes les populations à haut risque.
EFFETS INDÉSIRABLES
Fatigue et somnolence – sensation de fatigue ou de somnolence inhabituelle
Variations de poids – prise de poids et augmentation de l'appétit
Maux de tête – douleurs céphalées légères à modérées
Troubles moteurs – tremblements, agitation, raideur musculaire ou démarche traînante
Vertiges ou étourdissements – en particulier lors d'un passage rapide en position debout (hypotension orthostatique)
Troubles digestifs – nausées, vomissements, constipation, inconfort abdominal ou sécheresse buccale
Effets hormonaux – augmentation de la prolactine pouvant entraîner un gonflement des seins, une production de lait inattendue, des règles irrégulières ou des troubles de la fonction sexuelle
Troubles du sommeil – difficultés d'endormissement ou insomnie
Symptômes respiratoires – maux de gorge, congestion nasale ou symptômes pseudo-rhumeux
SURDOSAGE
Les symptômes de surdosage peuvent inclure une somnolence importante, une hypotension, une tachycardie, des symptômes extrapyramidaux ou un coma. La prise en charge est principalement symptomatique et comprend la surveillance de l'état cardiovasculaire et neurologique. L'administration de charbon activé peut être envisagée en cas d'ingestion récente. Une hospitalisation peut être nécessaire dans les cas graves. Une surveillance étroite et un traitement symptomatique sont essentiels à la guérison.
TOXICITÉ
La rispéridone possède une large marge thérapeutique, mais des doses excessives peuvent entraîner de graves complications cardiovasculaires, neurologiques et métaboliques. Un surdosage chronique peut augmenter le risque de dyskinésie tardive ou de symptômes extrapyramidaux. Une intervention médicale rapide est indispensable en cas de suspicion de toxicité. La surveillance et l'ajustement posologique permettent de prévenir les effets indésirables. Les soins de support restent le traitement de première intention des réactions toxiques.