Le riociguat Développé par Bayer et appartenant à une nouvelle classe de stimulateurs de la guanylate cyclase soluble (sGC), le riociguat a été approuvé au début des années 2010 pour le traitement de l'hypertension pulmonaire (HTP). Il a reçu l'approbation de la FDA américaine le 8 octobre 2013 pour l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et l'hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (HTPTEC), suite à une recommandation unanime de son comité consultatif en août 2013. Cette approbation s'appuyait sur des essais cliniques de phase III, notamment les études PATENT et CHEST, qui ont démontré des améliorations de la capacité à l'effort et des paramètres hémodynamiques. Premier médicament de sa classe, le riociguat stimule la sGC pour induire une vasodilatation, en particulier au niveau des artères pulmonaires, et ainsi abaisser la pression artérielle pulmonaire. Commercialisé sous le nom de marque Adempas, ce médicament est prescrit aux adultes atteints d'HTAP, d'HTP-TEC inopérable ou d'HTP-TEC persistante/récidivante après une intervention chirurgicale. Il est disponible sous forme de comprimés.
NOMS DE MARQUE
Le riociguat est commercialisé sous le nom de marque Adempas. Il est disponible sous forme de comprimés pour administration orale. Cette marque est reconnue mondialement pour le traitement de l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et de l'hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (HTP-TEC). Sa disponibilité peut varier selon les pays ou les régions. Il est généralement prescrit aux patients adultes atteints de ces pathologies.
MÉCANISME D'ACTION
Le riociguat agit comme un stimulateur de la guanylate cyclase soluble (sGC). Il stimule directement la sGC et potentialise les effets de l'oxyde nitrique endogène (NO). Ceci entraîne une augmentation de la production de guanosine monophosphate cyclique (GMPc). Des taux plus élevés de GMPc favorisent la vasodilatation, notamment au niveau des artères pulmonaires. Il en résulte une réduction des résistances vasculaires pulmonaires et une diminution de la pression artérielle pulmonaire.
PHARMACOCINÉTIQUE
Absorption
Après administration orale, le riociguat est rapidement absorbé, avec un pic de concentration plasmatique atteint en 1,5 à 2 heures. Sa biodisponibilité est d’environ 94 % et son absorption n’est pas significativement influencée par l’alimentation.
Distribution
Le médicament se lie modérément aux protéines plasmatiques (environ 95 %) et se distribue dans les tissus, notamment les poumons. Son volume de distribution est d’environ 30 L, ce qui indique une pénétration tissulaire modérée.
Métabolisme
Le riociguat est principalement métabolisé dans le foie par l’enzyme CYP1A1, avec une contribution mineure des CYP3A4, CYP2C8 et CYP2J2. Ce métabolisme produit plusieurs métabolites inactifs.
Excrétion
Le riociguat est excrété par voie urinaire et fécale. Environ 27 à 71 % de la dose sont éliminés sous forme de métabolites dans les urines et 13 à 45 % dans les selles. La demi-vie est d'environ 12 heures chez l'adulte sain.
PHARMACODYNAMIQUE
Le riociguat diminue la pression artérielle pulmonaire en stimulant la sGC et en augmentant le taux de GMPc. Il relâche les muscles lisses vasculaires pulmonaires et réduit les résistances vasculaires pulmonaires. Ce médicament améliore également le débit cardiaque et la capacité à l'effort chez les patients atteints d'HTAP et d'HTP-TEC. Les effets sont dose-dépendants et les améliorations hémodynamiques sont généralement observées en quelques semaines. Le riociguat améliore également l'oxygénation du sang en optimisant la circulation pulmonaire.
ADMINISTRATION
Le riociguat se prend par voie orale sous forme de comprimés. Il doit être administré exactement comme prescrit, généralement trois fois par jour, avec ou sans nourriture. Les comprimés doivent être avalés entiers avec de l'eau et ne doivent pas être écrasés ni mâchés. La posologie est souvent ajustée progressivement en fonction de la réponse tensionnelle. Une surveillance régulière de la pression artérielle et des symptômes cliniques est recommandée pendant le traitement.
POSOLOGIE ET DOSAGE
La dose initiale usuelle chez l'adulte est de 1 mg trois fois par jour, avec une augmentation progressive jusqu'à un maximum de 2,5 mg trois fois par jour, en fonction de la tolérance et de la pression artérielle. Un ajustement posologique peut être nécessaire en cas d'insuffisance rénale ou hépatique. Les comprimés sont disponibles aux dosages de 0,5 mg, 1 mg et 2 mg. Une titration prudente minimise le risque d'hypotension. La dose ne doit pas être dépassée sans surveillance médicale.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Le riociguat interagit avec les antihypertenseurs, les inhibiteurs de la PDE5 et les modulateurs du CYP1A1/3A4. L'utilisation concomitante d'inhibiteurs de la PDE5 est contre-indiquée en raison du risque d'hypotension sévère. Les inhibiteurs ou inducteurs puissants du CYP peuvent modifier les concentrations plasmatiques de riociguat. Une surveillance étroite est requise en cas d'administration concomitante d'anticoagulants ou de dérivés nitrés. Les patients doivent toujours informer leur professionnel de santé de tous les médicaments qu'ils prennent.
INTERACTIONS ALIMENTAIRES
Le riociguat peut être pris avec ou sans nourriture, son absorption n'étant pas significativement affectée. Le tabagisme peut réduire sa concentration plasmatique en raison de l'induction du CYP1A1. Le pamplemousse et d'autres modulateurs du CYP3A4 peuvent légèrement influencer les concentrations plasmatiques du médicament. L'alcool peut accentuer les effets hypotenseurs. Il est recommandé aux patients de maintenir des habitudes alimentaires stables afin d'éviter les fluctuations de l'exposition au médicament.
CONTRE-INDICATIONS
Le riociguat est contre-indiqué pendant la grossesse en raison du risque de malignité fœtale. Il ne doit pas être utilisé en association avec des inhibiteurs de la PDE5. L'hypotension sévère, les antécédents de maladie veino-occlusive pulmonaire ou une hypersensibilité connue au médicament constituent également des contre-indications. La prudence est de mise chez les patients présentant une insuffisance hépatique ou rénale sévère. Les femmes qui allaitent doivent éviter ce médicament, sauf avis contraire de leur médecin.
EFFETS INDÉSIRABLES
Effets indésirables fréquents : céphalées, vertiges, hypotension, nausées et vomissements.
Autres réactions possibles : dyspepsie (indigestion), diarrhée et bouffées vasomotrices.
Effets indésirables rares mais graves : saignements, œdème pulmonaire et syncope.
Déclaration des effets indésirables : les patients doivent informer leur professionnel de santé si les effets indésirables persistent ou s'aggravent.
Relation dose-effet : la plupart des effets indésirables sont dose-dépendants et peuvent s'atténuer avec un ajustement progressif de la posologie.
SURDOSAGE
Les symptômes d'un surdosage de riociguat peuvent inclure une hypotension sévère, des vertiges, des évanouissements et une tachycardie. Une prise en charge symptomatique est essentielle, comprenant la surveillance des signes vitaux et l'administration de solutés intraveineux si nécessaire. Une hospitalisation peut être requise dans les cas graves. Il n'existe pas d'antidote spécifique en cas de surdosage de riociguat. Une prise en charge médicale immédiate est indispensable pour éviter des complications potentiellement mortelles.
TOXICITÉ
Le riociguat est généralement bien toléré aux doses thérapeutiques. Les effets toxiques sont principalement associés à une vasodilatation excessive et à une hypotension. Des études animales ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction, ce qui justifie sa contre-indication pendant la grossesse. La toxicité à long terme chez l'humain est rare, mais peut inclure des saignements ou des syncopes. Une surveillance régulière de la pression artérielle et des fonctions organiques contribue à minimiser le risque de toxicité.