L'acésulfame, communément appelé acésulfame de potassium ou Ace-K, est un édulcorant artificiel non calorique largement utilisé dans les aliments et les boissons pour apporter une saveur sucrée sans ajouter de sucre ni de calories. Il a été découvert en 1967 par le chimiste allemand Karl Clauss, alors qu'il travaillait chez Hoechst AG sur des composés organiques. Il a remarqué un goût sucré sur son doigt après avoir manipulé la substance. Après sa découverte, l'acésulfame a fait l'objet de nombreux tests de sécurité et a été approuvé pour la première fois dans l'alimentation dans plusieurs pays européens dans les années 1980. La Food and Drug Administration (FDA) américaine l'a ensuite approuvé par étapes, à partir de 1988, pour des produits spécifiques, puis pour une utilisation générale. L'acésulfame étant thermostable et conservant son pouvoir sucrant pendant la cuisson et le stockage, il est souvent utilisé dans les produits de boulangerie et les boissons gazeuses, fréquemment en combinaison avec d'autres édulcorants pour améliorer le goût. Au fil du temps, il est devenu un ingrédient courant dans les produits sans sucre et à teneur réduite en calories dans le monde entier.

NOMS DE MARQUE

Sunett® : Le nom de marque original de l'acésulfame K, développé en Allemagne par Hoechst AG (qui fait maintenant partie de Nutrinova/Celanese).

Sweet One® : Un autre nom de marque reconnu pour l'acésulfame K.

Equal® : Cet édulcorant de table populaire utilise un mélange qui comprend de l'acésulfame K (ainsi que de l'aspartame, du dextrose et de la maltodextrine).

Nutrinova : Il s'agit du nom de l'entreprise (Celanese) qui produit le Sunett® Ace-K, l'ingrédient lui-même.

E950 : Il s'agit de son numéro E (code d'additif) dans l'Union européenne, et non d'un nom de marque, mais c'est ainsi qu'il est identifié dans les listes d'ingrédients.

MÉCANISME D'ACTION

L'acésulfame de potassium (Ace-K) produit une saveur sucrée en se liant aux récepteurs du goût sucré (T1R2/T1R3) sur la langue, ce qui amène le cerveau à percevoir un goût sucré similaire à celui du sucre, mais sans apporter de calories. Il interagit avec ces récepteurs par des forces hydrophobes et électrostatiques pour activer le signal du goût sucré. Contrairement aux sucres, l'Ace-K est rapidement absorbé, non métabolisé par l'organisme et éliminé inchangé dans les urines, ce qui explique pourquoi il ne contribue pas aux apports caloriques.

PHARMACOCINÉTIQUE

Absorption

L'acésulfame potassium est rapidement et presque complètement absorbé par le tractus gastro-intestinal après ingestion orale. Il est absorbé sous forme inchangée, ne subit pas de métabolisme et pénètre rapidement dans la circulation sanguine avant d'être éliminé par les reins.

Distribution

L'acésulfame potassium présente un faible volume de distribution, estimé à environ 20 à 25 % du poids corporel, correspondant principalement à une distribution dans le plasma et le liquide extracellulaire, avec une pénétration minimale dans les tissus et aucune accumulation significative.

Métabolisme

L'acésulfame potassium (Ace-K) est un édulcorant non nutritif que le corps humain ne métabolise pas. Après ingestion, il est absorbé dans l'intestin, filtré par les reins et excrété en grande partie sous forme inchangée dans les urines en environ 24 heures, ce qui en fait un marqueur fiable dans les études sur les eaux usées. Il ne se décompose pas en d'autres composés dans l'organisme et n'a que peu ou pas d'effet sur la glycémie ou les taux d'insuline. Cependant, certaines recherches suggèrent qu'une consommation à long terme et à fortes doses pourrait influencer le microbiote intestinal et certains processus métaboliques.

Excrétion

L'acésulfame potassium (Ace-K) est principalement excrété par les reins, plus de 98 % de la dose ingérée étant éliminée sous forme inchangée dans les urines.

PHARMACODYNAMIE

L'acésulfame potassium (Ace-K) produit une sensation de douceur en activant les récepteurs du goût sucré sur la langue, n'est pas métabolisé par l'organisme et est excrété sous forme inchangée dans les urines. Il a des effets négligeables sur la glycémie, l'insuline ou d'autres fonctions physiologiques aux doses alimentaires normales, bien que de très fortes doses puissent légèrement affecter le microbiote intestinal ou le métabolisme.

POSOLOGIE ET ​​ADMINISTRATION

Utilisation générale :

  • L'Ace-K est utilisé comme édulcorant non nutritif dans les aliments, les boissons et les édulcorants de table.

Apport journalier admissible (AJA) :

  • 15 mg/kg de poids corporel par jour (tel qu'établi par le Comité mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaires (JECFA)).

  • Pour une personne de 60 kg, cela correspond à environ 900 mg par jour.

Administration :

  • Utilisation orale uniquement, incorporé dans les aliments et les boissons.

  • Peut être utilisé seul ou en combinaison avec d'autres édulcorants pour renforcer la douceur et améliorer la stabilité du goût. 

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

L'acésulfame potassium (Ace-K) peut interagir avec certains médicaments en inhibant le transporteur P-glycoprotéine (PGP), ce qui peut affecter des médicaments tels que certains antihypertenseurs, antibiotiques et agents anticancéreux, même à des niveaux de consommation habituels. Des études indiquent que l'Ace-K peut se lier à l'albumine sérique humaine et modifier sa structure, ce qui pourrait influencer l'absorption et la distribution des médicaments. Bien que l'Ace-K soit principalement excrété sous forme inchangée, son effet sur la PGP suggère la prudence lors de l'utilisation de produits contenant de l'Ace-K en association avec des médicaments dont l'efficacité dépend de ce transporteur.

INTERACTIONS ALIMENTAIRES

L'acésulfame potassium (Ace-K) est principalement utilisé dans les aliments en combinaison avec d'autres édulcorants, tels que le sucralose ou l'aspartame, afin de masquer son arrière-goût légèrement amer et de mieux reproduire le goût du sucre. Sa faible solubilité dans les graisses limite son utilisation dans des produits comme le chocolat. L'acésulfame de potassium (Ace-K) peut également avoir des effets similaires à ceux des médicaments, pouvant potentiellement influencer l'absorption ou le métabolisme des médicaments, et peut affecter le microbiote intestinal et la sécrétion d'insuline, ce qui indique de possibles interactions avec certains médicaments ou troubles métaboliques.

CONTRE-INDICATIONS

L'acésulfame de potassium (Ace-K) est généralement considéré comme sûr, mais il doit être évité par les personnes présentant une hypersensibilité connue à cet édulcorant. La prudence est également de mise chez les personnes atteintes de troubles métaboliques rares ou d'affections affectant la fonction rénale, car il est principalement excrété inchangé dans l'urine.

EFFETS SECONDAIRES

Troubles gastro-intestinaux : ballonnements, gaz ou légère diarrhée chez les personnes sensibles.

Modification du microbiote intestinal : une consommation élevée ou prolongée peut affecter les bactéries intestinales.

Réactions allergiques : rares, mais une hypersensibilité peut survenir.

Effets métaboliques : de très fortes doses pourraient influencer la régulation de l'insuline ou de l'appétit, bien que les preuves soient limitées.

SURDOSAGE

Un surdosage d'acésulfame de potassium est peu probable dans le cadre d'une alimentation normale. Une consommation supérieure à la dose journalière admissible (DJA) peut provoquer de légers symptômes gastro-intestinaux tels que des ballonnements ou de la diarrhée, et une consommation très élevée ou prolongée pourrait potentiellement affecter le microbiote intestinal ou les réponses métaboliques. Aucune toxicité grave n'a été signalée et l'excès d'Ace-K est rapidement excrété inchangé dans l'urine.

TOXICITÉ

L'acésulfame de potassium (Ace-K) présente une faible toxicité et est considéré comme sûr aux niveaux de consommation habituels. La toxicité aiguë est minimale, de très fortes doses étant nécessaires pour provoquer des effets nocifs chez les animaux. Les études à long terme ne montrent aucun effet indésirable significatif sur les organes, la reproduction ou le développement, et il n'existe aucune preuve de cancérogénicité aux niveaux de consommation approuvés. Une consommation excessive peut légèrement affecter le microbiote intestinal ou les réponses métaboliques, mais ces effets ne sont généralement pas cliniquement significatifs chez l'homme.